Annales des Mines (1888, série 8, volume 14) [Image 196]

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COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES.

EMPLOI DES EXPLOSIFS EN PRÉSENCE DU GRISOU. 341

Pour les mélanges à base de mononitronaphtaline, de naphtaline ou de picrate, les quantités de chaleur sont en général beaucoup plus grandes que celles qui correspondent à la décomposition de l'azotate d'ammoniaque ou à la décomposition simultanée des deux substances, mais elles sont plus ou moins inférieures à celles qui résulteraient de la détonation complète. Pour les mélanges de picrate, sauf pour ceux qui contiennent 10, 20 et 60 de picrate, on s'est assuré que les tubes métalliques étaient complètement brisés dans toute la partie qui contenait l'explosif, ce qui semble indiquer que toute la cartouche a détoné, bien que les quantités de chaleur observées soient très inférieures à celles qui auraient dû se développer si les réactions mutuelles des gaz produits avaient eu lieu intégralement. Pour les mélanges à base de goudron et d'huiles lourdes, les quantités de chaleur dégagées sont à peine supérieures à celles qui résulteraient de la décomposition de l'azotate seul. On a fait enfin quelques expériences dans des tubes

d'étain de 25/45; les résultats n'ont pas été très différents de ceux qu'on avait obtenus avec les tubes de 25/40.

langes grisouteux les plus explosifs que lorsque le travail imposé aux gaz provenant de la détonation est suffisant pour abaisser la température théorique de ceux-ci audessous de 2.200 degrés environ. Elle en a conclu que les explosifs à employer dans les mines à grisou doivent être

,

cherchés parmi ceux dont la température de détonation est inférieure à ce chiffre, et dont les gaz, après la décomposition, ne sont plus combustibles. Parmi les explosifs simples, on ne connaît actuellement que l'azotate d'ammoniaque qui réalise cette double condition ; mais cette substance, comme on l'a vu plus haut, ne détone qu'imparfaitement lorsqu'elle est seule, et sa force explosive est peu considérable. Il faut donc recourir nécessairement à un explosif binaire. La Commission a écarté de la composition des mélanges binaires susceptibles d'être employés, les substances qui,

non explosives par elles-mêmes, ne sont pas combustibles. Ces substances, en effet, ne se décomposent pas, ainsi qu'on l'a vu plus haut, sous l'influence de l'onde explosive. Dans la détonation à l'air libre, elles n'agissent donc qu'en refroidissant les gaz par leur capacité calorifique,

ce qui

oblige à les employer en grand

excès. Mais alors, dans la détonation en vase clos, la décomposition:, venant à se produire, absorbe une grande

RECHERCHE DES EXPLOSIFS PRÉSENTANT DES GARANTIES

SUFFISANTES DE SÉCURITÉ.

La Commission, dans son précédent 'rapport, avait posé les principes qui doivent guider dans la recherche des explosifs propres à assurer la sécurité des mines à grisou. Les expériences faites depuis la rédaction de ce rapport sont venues confirmer ces principes et permettre de les compléter sur certains points. La Commission a constaté que des explosifs détonant dans des tubes métalliques ne cessent d'allumer les nié-

quantité de chaleur et diminue trop la force de l'explosif.

Il ne reste donc plus à recourir qu'à des mélanges binaires de deux catégories. Ou bien les deux substances mélangées sont toutes deux explosives et comburantes ; ou bien, l'une des substances étant explosive et comburante, l'autre, explosive ou non, est susceptible d'être brûlée par l'excès d'oxygène que donne la décomposition de la

première.

Tome XIV, I888.