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COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES.
Mélanges de deux substances comburantes.
Mélanges de dynamite et d'azotate d'ammoniaque. Examinons d'abord le premier cas. Les seuls explosifs actuellement connus qui se décomposent avec excès
d'oxygène, sont la nitroglycérine, la nitrornannite et l'azotate d'ammoniaque. La température de détonation de la nitroglycérine est de 3.150 degrés environ; celle de la
détonation de la nitromannite est à peu près la même, Il est donc impossible d'employer ces explosifs seuls ou mélangés ensemble. La nitromannite est d'ailleurs une substance dont le prix serait assez élevé. Les seuls mélanges qu'on puisse tenter sont ainsi ceux de nitroglycérine et d'azotate d'ammoniaque. La Commission a toujours employé pour se s essais la nitroglycérine à l'état de dynamite, c'est-à-dire mélangée à 25 p. 100 de silice absorbante. Dans la fabrication en grand, il y aurait lieu de voir si l'on peut supprimer la silice et se servir de l'azotate d'ammoniaque comme corps absorbant, sans risquer de voir, sous l'influence de l'humidité atmosphér1 que, l'eau chasser de l'azotate la nitroglycérine, faire ainsi exsuder celle-ci et rendre l'explosif dangereux à manier.
On a vu, dans le précédent rapport, que
le mélange
de dynamite et d'azotate d'ammoniaque, dont la température de détonation est de 2.200 degrés, contient 60 p. de dynamite et 40 p. d'azotate. Ce mélange et tous ceux qui contiennent une proportion d'azotate supérieure, peuvent donc être considérés comme présentant un certain degré de sécurité en présence du grisou, dans l'usage
ordinaire, c'est-à-dire lorsqu'ils détonent bourrés, même légèrement, dans un trou de mine. On a pu, en effet, faire détoner à l'air libre, dans le mélange d'air et de grisou, une cartouche de 50 grammes contenant 60 p. de dynadu mite et 40 p. d'azotate sans produire l'inflammation
EMPLOI DES EXPLOSIFS EN PRÉSENCE DU GRISOU. 343
mélange grisouteux. Ce fait est d'autant plus confirmatifdes théories présentées par la Commission , que ce mélange détone complètement, comme on l'a vu plus haut, à l'air libre, et que la cartouche a ainsi développé certainement
au milieu du gaz, la température de
2.200 degrés ou une température très voisine.
La sécurité dans l'emploi des explosifs bourrés au fond d'un trou est évidemment la plus importante à assurer, car il faut poser, comme règle absolument impérative, que les explosifs ne seront jamais employés autre-
ment, et qu'on ne doit, en aucun cas et sous aucun prétexte, en produire la détonation sans enveloppe, à l'air libre. Toutefois, on peut craindre que cette règle, si impérative qu'elle doive être, vienne à être violée, soit par une faute lourde d'un ouvrier, soit par un accident, assez difficile à imaginer sans doute, mais qui n'est pas tout à fait impossible, et qu'il convient de prévoir. Or, les expériences de la Commission, d'accord avec les expériences prussiennes, ont montré que la détonation des explosifs sans enveloppe donne lieu à des phénomènes qui ne se reproduisent pas toujours identiques à eux-mêmes.
Si les substances dont la température de
détonation à l'air libre est supérieure à 2.200 degrés, tels que la dynamite ou les mélanges de dynamite et d'azotate contenant plus de 60 p. de dynamite, allument toujours les mélanges grisouteux au milieu desquels ils détonent sans enveloppe, des mélanges dont la température de détonation est inférieure à 2.200 degrés peuvent, en détonant dans les mêmes conditions, sous des causes mal définies et qui paraissent même difficiles à prévoir, produire l'in-
flammation du gaz. Aussi, la Commission avait pris grand soin de signaler « la complexité et le peu de fixité des phénomènes qui peuvent se présenter dans la détonation des explosifs à l'air libre. »
Nous avons vu plus haut qu'en ce qui regarde les mé-