Annales des Mines (1888, série 8, volume 14) [Image 232]

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ÉTUDE SUR LES APPAREILS PICCARD

latérale. Je donnerai ultérieurement les calculs relatifs au débit du sas. Mais il est bon de faire ressortir ici pourquoi

il ne s'encroûte pas. Ce résultat nous paraît dû à trois causes : '1° les tuyaux sont aussi courts que possible, une des faces du piston mobile s'avance même à chaque coup jusqu'à la paroi intérieure du vaporisateur, de sorte qu'elle est raclée par les palettes hélicoïdales ; 2° une grande

partie du sel entraîné se dépose au fond de la cuve pendant que la saumure y séjourne tranquillement ; 3° enfin, et surtout, cette saumure se désature parce qu'elle s'incorpore une quantité très appréciable d'eau distillée ré-

sultant de la condensation de la vapeur qui arrive du calorifère par le tiroir supérieur. Ce petit stock d'eau distillée, qui fait la navette entre le sas et le calorifère, a ainsi pour effet de désaturer la saumure au point délicat du circuit. Il y a environ 9 degrés de différence entre les températures de la vapeur et celle de l'eau salée dans le sas. On comprend donc que la condensation soit assez forte. Mais la proportion relative d'eau distillée qui s'incorpore à la saumure est limitée à un maximum qui est d'environ 1/80. Le sas à piston est un instrument très ingénieux, grâce

auquel l'appareil Piccard a pu entrer dans la pratique industrielle. Cependant il est compliqué, et on peut se demander s'il n'y aurait pas moyen de le remplacer pal. quelque chose de plus simple. J'estime qu'il serait bon de reprendre les essais de circulation automatique par différence de densité dans les colonnes ascendante et descendante, mais en usant d'artifices particuliers. D'abord on pourrait empêcher les dépôts de sel dans le tuyau descendant en amenant sur la saumure, à sa sortie du vaporisateur, outre le courant d'eau salée d'alimentation légèrement désaturée, un courant de vapeur issue du calorifère. Celle-ci, se trouvant à une pression supé-

rieure, s'injecterait avec force dans la saumure, se mé.

POUR L'EXTRACTION DU SEL.

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langerait intimement avec elle, se condenserait à son contact et la désaturerait complètement. Il se produirait le même phénomène que dans le sas, mais avec une intensité beaucoup plus efficace encore. Quant à l'encroûtement du tuyau ascendant, on le supprimerait peut-être en imprimant au courant une très grande vitesse. Ce résultat ne serait pas difficile à obtenir. Il suffirait d'étran-

gler la conduite, non pas à sa partie supérieure, comme dans les appareils actuels, mais à sa partie inférieure, tout près du calorifère. La vaporisation immédiate d'une partie de l'eau, au passage de cet étranglement, donnerait naissance à un mélange de vapeur, d'eau salée et de sel, ayant une densité moyenne très faible. Ce serait donc la presque totalité de la colonne descendante qui produirait l'impulsion, et on sait qu'il suffit d'une pression très faible pour imprimer une grande vitesse à un mélange de liquide et de vapeur. Par exemple, avec une différence de niveau

de 2 mètres entre le calorifère et le vaporisateur, on trouve, en se servant de la formule de Zeuner (voir formule 55, p. 443), que la vitesse d'écoulement serait de

plus de 20 mètres par seconde. Est-ce que, dans ces conditions, le dépôt de sel sur les parois du tuyau serait possible? M. Piccard, à qui j'ai communiqué cette idée, pense que oui. Toutefois l'expérience reste à faire. Pour réduire, autant que faire se peut, Accessoires. les déperditions de chaleur, tout l'appareil est entouré d'encaissements en planches remplis de sciure de bois,

corps mauvais conducteur facile à se procurer à bon marché.

Des manomètres permettent de voir à chaque instant les pressions de la vapeur dans le vaporisateur, le calorifère et le condenseur. Un tube en métal xy (fiy 1, Pl. VII) indique le niveau de l'eau dans le vaporisateur, niveau qui doit être maintenu aussi peu variable que possible et qu'on règle à la main