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ESSAIS PRATIQUES.
EMPLOI DES EXPLOSIFS DANS LES MINES A GRISOU.
substance n'étant nullement garantie par le nom, les expériences, même les plus prolongées, perdent toute .utilité, puisqu'on ne sait pas exactement sur quelle matière elles ont été faites. A défaut d'une disposition réglementaire impérative qui nous semble nécessaire, les exploitants de mine devraient exiger des fabricants le 'dosage exact des explosifs qui leur sont fournis. Quoiqu'il en soit, aucune des deux substances précitées n'a enflammé un mélange gazeux contenant 10 p. 100 de gaz d'éclairage et d'air, en détonant, sans bourrage, au fond d'un trou percé dans un bloc d'acier ; l'inflammation n'a eu lieu que lorsque le mélange gazeux contenait 12 p. 100 de gaz d'éclairage. Ces résultats doivent, à notre avis, être considérés comme très satisfaisants, si l'on fait réflexion que les mélanges d'air et de gaz d'éclairage sont plus inflammables que ceux d'air et de grisou, et que la détonation d'une cartouche, au fond d'un trou de mine, sans aucun bourrage, paraît à peu près impossible, sans la volonté expresse de l'ouvrier. On a trouvé que les nouveaux explosifs sont d'un emploi facile et donnent des fumées qui ne sont pas désagréables.
Mélanges contenant soit du coton-poudre soit de la binitrobenzine. Les mélanges contenant, l'un 15 p. de coton octonitrique et 85 p. d'azotate d'ammoniaque et l'autre 10 p. de binitroIII.
benzine et 90 p. d' azotate d'ammoniaque , ont été très diversement appréciés au point de vue de l'aptitude à la détonation. A Ronchamp, on ne signale point de ratés, bien que l'on se servît seulement de capsules, dites extra-fortes,
de la Société générale.
A Anzin, où l'on se servait de capsules renforcées tenant 1,50 dé fulminate, on n'a obtenu qu'un seul raté avec le mélange 10/90 binitrobenzine-azot. A Firminy, où l'on se servait des mêmes capsules, il s'est
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produit 1 raté sur 34 coups avec le mélange 15/85 coton, et 2 ratés sur 21 coups avec le mélange 10/90 binitro. Blanzy, même en employant des amorces tenant 2 et 3 grammes de fulminate, on n'est pas parvenu à produire d'une manière certaine l'explosion de la charge. Nous n'insisterons pas d'ailleurs sur les résultats donnés par ces deux mélanges explosifs, car des essais nou-
veaux vont être entrepris (*) sur des cartouches, fabriquées à la poudrière de Sevran-Livry avec les perfectionnements qu'ont suggérés les essais que nous venons d'analyser et dont on trouvera plus loin le compte rendu
détaillé. Les résultats de ces nouveaux essais seront publiés dans ces Annales.
Cordeau détonant. On emploie actuellement, pour les usages de la guerre des cordeaux, dits détonants, formés d'un tube plus ou moins souple, en plomb, en étain, en gutta-percha, etc., qui contient dans son axe un explosif brisant coton-pouIV.
dre, dynamite, etc. Ces cordeaux peuvent transmettre l'explosion avec une vitesse réellement prodigieuse. M. Berthelot (**), à la suite d'expériences faites par la Commission des substances explosives, donne en effet la vitesse moyenne de 5.200 mètres par seconde comme représentant la vitesse avec laquelle l'onde explosive se propage dans
un cordeau détonant en plomb de 1 millimètre environ de diamètre intérieur, rempli de coton-poudre comprimé. On peut se servir de ces cordeaux détonants pour faire partir les trous de mine en plongeant dans la cartouche une des extrémités et en coiffant l'extrémité restée libre par une amorce spéciale ouverte aux deux bouts ; dans le bout qui reste ouvert se place la mèche de sûreté. (') Voir ci-dessous page 91. (*") Comptes rendus de t'Ac. des sciences, 1885).
C. 314 (9 février