Annales des Mines (1889, série 8, volume 16) [Image 269]

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L'INDUSTRIE DU CUIVRE

étages souterrains ; enfin, un tunnel placé dans l'axe du filon à l'Ouest amène le minerai abattu du filon de SanDionisio, et tous les wagons s'en vont à l'extérieur par un dernier tunnel. D'une manière générale, on cherche à enlever d'abord toute la partie Nord du filon jusqu'au fond du découvert

sans toucher à la partie Sud, ce qui laissera plus tranquille ensuite sur les suites d'un éboulement possible de la crête Nord, entaillée aussi verticalement que possible. Lors de notre visite, on était occupé, en outre, à isoler au moyen d'un grand mur, toute la partie Est du fond de

la tranchée, et à l'Est de ce mur, qui servira de soutènement on versait tous les schistes abattus au toit. On pensait arriver ainsi par le passage des eaux à travers ces menus réduits en poussière à en retirer fructueusement le peu de cuivre qu'elles contiennent. Le procédé d'abatage exclusivement employé est celui à la dynamite. Il est très strictement réglementé. Quatre fois par jour, à huit heures, à dix heures, à douze heures

et à quatre heures, tous les ouvriers, sur un son de trompe, quittent la tranchée qui se vide instantanément,

et des ouvriers spéciaux mettent le feu aux coups de mine qu'on voit ensuite partir tous à la fois. Le minerai une fois abattu, est alors l'objet d'un triage

attentif dont nous examinerons plus tard le principe quand nous parlerons de la métallurgie. Quand il doit être envoyé, à l'exportation, on le charge directement dans des wagons, genre Decauville, circulant sur une voie de trois pieds et demi qui, du front de taille, les conduit directement au quai d'embarquement à Huelva. S'il est destiné à être traité sur place, on le verse dans des wagons en bois plus petits, circulant sur une voie de deux pieds.

DANS LA RÉGION D'HUELVA.

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Quelques chiffres empruntés à M. Cumenge (*) peuvent donner une idée, nécessairement approximative, du prix de revient de cette exploitation à ciel ouvert Amortissement du ciel ouvert et des travaux au stérile rapportés à la tonne de minerai if,00 Abatage d'une tonne de pyrite, main-d'oeuvre, dynamite et surveillance (**)

Cassage, triage, chargement et transport Entretien des outils, du matériel et de la voie

0 ,80 1 ,20 0 ,50

3',50

Par suite des grands travaux nécessités par le ciel ouvert et d'une certaine augmentation dans le prix de la main-d'oeuvre, ces prix doivent, il nous semble, être considérés aujourd'hui comme un peu inférieurs à la réalité.

Méthode d'exploitation à ciel ouvert de San-Donaingos et Lagunazo.

L'amas de San-Domingos (voir Pl. XI, fig. 2), a, sur une coupe horizontale à 47 mètres de la surface, 600 mètres de long sur 60 de large. Son exploitation est restée jusqu'en 1867 entièrement souterraine. Elle s'opérait alors par trois étages : le premier à 12 mètres, le deuxième à 28 mètres, le troisième à 52 mètres avec des puits communiquant d'un étage à l'autre. On évaluait à cette époque le cube de minerai extrait par les anciens à 150.000 mètres cubes, et par les modernes à 300.000, soit 450.000 mètres cubes ou deux millions de tonnes. C'est alors qu'on se décida à enlever (*) Loc. cit., p. 39. (**) Un piqueur, payé de 2 francs à 2f,50 à San-Domingos, en-

viron 3 francs à Rio-Tinto, peut abattre une trentaine de tonnes par jour. Tonie XVI, 1889.