Annales des Mines (1890, série 8, volume 17) [Image 152]

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LES EAUX MINÉRALES DE CRANSAC. LES EAUX MINÉRALES DE CRANSAC.

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des excavations creusées de main d'homme pour servir SUR

LES EAUX MINÉRALES DE CRANSAC Par M. AD. CARNOT, Ingénieur en chef des mines, Professeur à l'École supérieure des mines.

Les sources minérales de Cransac (Aveyron) diffèrent

de la plupart des autres sources minérales à la fois par leur origine et par leur composition; tandis que, d'ordinaire, les eaux minérales viennent d'une assez grande pro-

fondeur et arrivent au jour par des fractures du terrain dues à des' phénomènes géologiques plus ou moins anciens, celles de Cransac au contraire trouvent à peu de distance de la surface la cause de leur minéralisation et celle-ci peut s'expliquer simplement par des phénomènes superficiels. Les sources sont situées dans la vallée de Cransac, au pied et sur le versant de montagnes où viennent affleurer de puissantes couches de houille surmontées de schistes charbonneux et pyriteux. L'exploitation du combustible a donné lieu à des affaissements du sol et il s'est produit, dans la houille et dans les schistes, des incendies qui ont

calciné les couches voisines. Aussi voit-on, à quelque distance au-dessus des sources, une bande de terrains rougeâtres, chargés d'oxyde de fer, que l'on appelle àjuste

titre des terrains brülés. Il existe encore, sur différents points de la_ montagne, des dégagements de vapeurs et

d'étuves aux malades.

Les eaux météoriques, en filtrant ou séjournant au contact de ces terrains, se chargent de principes minéraux qui sont, comme nous allons le voir, caractéris-

tiques des sources de Cransac. Le régime de ces sources est influencé, comme celui des sources d'eau ordinaire, par les phénomènes superficiels et surtout par la pluie, la neige, la sécheresse ; il est aussi parfois affecté par des phénomènes souterrains, tels que les cassures ou les affaissements de terrain qui peuvent résulter de l'exploitation de la houille. Des accidents de ce genre ont produit une diminution très sensible dans le débit des sources les plus anciennelient utilisées ; mais on a trouvé dans la même vallée

autres sources minérales ; et, comme on a presque cessé d'exploiter les couches supérieures du bassin houiller, ces sources paraissent présenter aujourplusieurs

d'hui une certaine régularité de débit et de composition. Ayant de chercher à les utiliser, il était nécessaire de se fixer sur leur composition chimique et leurs propriétés

thérapeutiques probables. Les ingénieurs des

raines de l'arrondissement de Rodez, MM. de Castelnau et Rateau, nous ont donc demandé de faire l'analyse des différentes sources minéralisées de la vallée de Cra,nsac et nous ont fait adresser la quantité d'eau nécessaire, en nous donnant des renseignements sur la situation topographique et géologique des sources. Les analyses ont donné, pour 1 litre d'eau