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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL
tains constructeurs abusent de cette facilité du travail, et l'on peut traiter de criminel l'emploi trop fréquent de certaines tôles pour les chaudières. L'usage de fibres éventées ou pourries pour la fabrication d'un câble de mines serait peut-être moins répréhensible, car il existe des parachutes établis dans l'espérance de maintenir les cages en cas de rupture de câbles. A l'emploi de mauvaises matières premières, s'ajoute souvent l'exécution défectueuse, tôles mal assemblées, trous de rivure ne se correspondant pas ou ramenés en regard par la funeste opération du brochage, rivets mal posés, cassures entre les trous de rivets. Enfin l'étude de la chaudière peut laisser à désirer, les épaisseurs peuvent être insuffisantes, les formes mal étudiées. Ces défauts d'étude se voient quelquefois pour des types nouveaux et compliqués, qui ne doivent, par suite, être acceptés qu'avec beaucoup de réserve. Notamment pour les locomotives, M. Yincotte, dans un intéressant travail qui a été analysé, par M. Walkenaer, dans les Annales (8' s., t. XII, p. 361), montre qu'on ne doit s'écarter des formes usuelles qu'avec une grande prudence. Usure et corrosion des chaudières. Comme tous les
appareils, et même plus que beaucoup d'autres, une chaudière s'use avec le temps. Très bonne au début, elle devient inévitablement dangereuse au bout d'un certain nombre d'années. Les défauts et les corrosions des tôles ont été l'objet d'études de la part des associations de propriétaires d'appareils à vapeur : les catalogues que ces associations ont publiés à l'occasion des expositions de 1878 et de 1889 sont de véritables traités à ce sujet, enrichis d'une collection de dessins des altérations souvent extraordinaires que subissent les chaudières. Après
avoir parcouru ces ouvrages, on ne s'étonne plus qu'il arrive des accidents : on est au contraire surpris de leur rareté.
DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.
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Les corrosions de tôles se produisent aussi bien à l'intérieur qu'a l'extérieur des chaudières. A l'intérieur, la tôle s'attaque par places, par suite de l'action de l'eau chaude et surtout de l'air qui pénètre avec l'eau dans la chaudière. L'air humide à froid attaque aussi la tôle. Cette action se produit souvent dans les chaudières en chômage, surtout s'il y reste un peu d'eau. Il convient, par suite, d'assécher complètement les chaudières lorsqu'on les vide : c'est pour cette raison qu'on donne souvent aux chaudières locomotives la forme télescopique ; si l'on a au contraire une grande virole entre deux petites,
l'eau reste dans le fond de la grande quand on vide la chaudière.
Nous avons vu qu'en introduisant dans les chaudières du zinc, métal plus attaquable que le fer, on réduisait la corrosion des tôles.
Ces corrosions internes consistent soit en cavités isolées, qui finissent par percer au dehors ; soit en surfaces continues provenant de la multiplicité et de la réunion des cavités isolées, et beaucoup plus dangereuses alors ;soit en sillons longitudinaux qui se produisent suivant les lignes où les tôles sont soumises à des efforts répétés de flexion. On observe ces sillons notamment le long des pinces, à l'endroit où une tôle cesse d'être appuyée contre
la tôle contiguë, et dans les parties embouties. C'est ainsi que le bord arrondi des plaques tubulaires de boîte à fumée des locomotives se ronge souvent en peu d'années. Toutes ces corrosions se produisent dans la partie
en contact avec l'eau : la tôle qui est toujours dans la vapeur reste intacte; les efforts répétés de flexion ne suffisent donc pas pour les produire. Ajoutons, toutefois, que la corrosion intérieure se produit encore si, par suite de quelque vice d'installation, un bouilleur présente une chambre où la vapeur ou l'air s'accumule sans pouvoir se dégager.