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l'absence du grisou « dans tout lieu où il se forme de la poussière de charbon fine et sèche reconnue susceptible de s'enflammer ». La notice constate que, en France, dès 1881, les « Principes à consulter>) ont recommandé plusieurs précautions à prendre dans
les mines dont les charbons peuvent donner des poussières abondantes, sèches et ténues, précautions consistant surtout en arrosages et déjà usitées depuis longtemps dans les mines d'Épiflac et de Blanzy. En Belgique, bien que l'arrosage des chantiers poussiéreux ait été conseillé, dès 1880, par le service local des mines, aucune prescription réglementaire n'est encore intervenue et les auteurs constatent avec regret que, encore aujourd'hui, il suffit que la lampe du porion ne marque pas de grisou dans l'air ambiant, pour que l'on mette avec confiance le feu aux mines, sans se préoccuper des amas de poussières qui tapissent le sol ou les parois des galeries. IL Les moyens employés pour combattre le danger des pous-
sières peuvent être classés en deux catégories : la première consiste à supprimer les poussières ou à les rendre inoffensives; la seconde, à éviter leur inflammation par l'emploi des explosifs de sûreté.
Les auteurs, tout en reconnaissant la supériorité de la deuxième méthode, se sont surtout proposé de décrire la première, plus spécialement représentée à l'Exposition de Berlin. a) Moyens employés en Belgique. A la mine de Six-Bonniers, en Belgique, dans une couche poussiéreuse exploitée par tailles chassantes disposées en gradins renversés, on procède à l'arrosage des chan tiers au moyen d'un long tuyau en toile, partant d'un tonneau rempli d'eau amené à la voie supérieure et descendant tout le long des gradins; à chaque taille des robinets en cuivre sont adaptés au tuyau et permettent de lancer dans l'air un jet d'eau pulvérisé. L'ouverture des robinets a lieu tous les quarts d'heure et dure une demi-minute pendant laquelle l'ouvrier arrose toute la surface du charbon mis à nu. La quantité d'eau dépensée (200 à 300 litres par vingt-quatre heures pour une extraction de 30 à 40 tonnes) parait trop faible aux auteurs de la notice qui ont visité ces travaux: l'effet est très sensible au point de vue de l'assainissement de l'atmosphère, mais il faudrait porter la quantité d'eau à 500 litres (soit 15 litres par tonne), et, en outre, saturer d'humidité l'air qui remonte dans les tailles, pour réduire encore la production des poussières.
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Le charbonnage des Six-Bonniers est le seul en Belgique où il existe une véritable installation faite en vue de combattre les poussières. Dans quelques autres, on pratique l'arrosage partiel; à Seraing, avant de mettre le feu aux mines, on arrose le sol des voies jusqu'à 15 ou 20 mètres de distance; à la houillère du Ilorloz, on arrose les galeries de roulage et les retours d'air au moyen de réservoirs parcourant ces galeries et fonctionnant comme ceux employés pour l'arrosage des villes. Comme, dans tous ces charbonnages, l'emploi de l'arrosage a coïncidé avec la réduction de plus en plus grande des explosifs lents et avec l'usage des explosifs de sûreté, notamment la grisoutite, il est assez difficile d'apprécier son efficacité.
En Allemagne des b) Moyens employés en Allemagne. installations d'arrosage très complètes ont été établies dans les mines royales de Saarbrück aux sièges de Camphausen, de Kreuzgraben, de Dudweiler, de Maybach et de Serlo. A Camphausen et Kreuzgraben (où les chantiers consistent en tailles chassantes prises en rabattement), une conduite d'eau principale, de 0",050 de diamètre, venant du puits, est installée dans le plan incliné; sur cette conduite sont branchés des tuyaux de 0",020 de diamètre qui suivent les voies horizontales intermédiaires jusqu'aux tailles. A. leur extrémité, on adapte un tuyau en caoutchouc, muni d'un pulvérisateur dirigé de manière à arroser d'une façon continue le charbon abattu; en outre, il est prescrit d'arroser une fois par heure tout le front de taille, ainsi
que la costeresse sur une longueur de 15 mètres en arrière. Il est défendu de tirer les mines sans arroser toutes les parois des galeries jusqu'à 10 mètres du fourneau. Le plan incliné est lui-même tenu constamment humide par deux pulvérisateurs vissés sur la conduite principale. Pour les endroits écartés, en dehors de la canalisation, où l'on doit faire jouer la mine, les ouvriers ont de petites pompes mobiles. L'entretien de toute l'installation se fait par deux ouvriers qui parcourent la mine, surveillent les joints de la canalisation et débouchent les pulvérisateurs quand il y a lieu. Le courant d'eau de la canalisation est accessoirement utilisé pour faire mouvoir des turbines actionnant de petits ventilateurs pour l'aérage. La dépense annuelle par tonne, ainsi qu'il résulte d'un calcul très complet présenté dans la notice est de O,015 en admettant que le chantier produise 30.000 tonnes par an; la consommation d'eau est de 175 litres par jour.