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148 DANGERS DE L'EMPLOI DES BOULONS A CHARNIÈRE
l'origine, a été trouvé infléchi (fig. 3, Pl. IV), par suite de l'action prolongée et énergique du serrage des boulons en porte-à-faux au delà de la tresse de coton en forme de corde qui était employée comme joint. Grâce à cette déformation, la surface d'adhérence de chacun des écrous à oreilles sur ce bord était presque réduite à une ligne, et on voyait en effet, derrière chaque encoche, une trace profonde d'usure correspondant à ce contact incomplet, et qui montrait bien que cet état de choses datait de longtemps. L'ouvrier chargé de la conduite de l'appareil a d'ailleurs reconnu qu'il effectuait le serrage des boulons à charnière à coups de maillet sur les oreilles des écrous : on comprend que les efforts ainsi exercés aient pu produire la flexion du bord du couvercle. De plus, cette déformation avait détruit la coïncidence des trous du couvercle et de ceux de la cornière destinés au pas-
sage des boulons ordinaires, pour lequel
il n'existait
qu'un jeu de 1 millimètre ; il n'était donc pas possible d'en faire usage, et, en fait, on ne se servait plus que des bou-
lons à charnière.
Interrogé sur ce point par M. l'Ingénieur des mines Chapuy, ledit ouvrier a vainement essayé de prétendre qu'il avait assujetti le couvercle à la fois au moyen des boulons à charnière et des boulons ordinaires. A l'appui de cette déclaration, il n'a pu représenter aucun débris provenant de ces derniers. Il a simplement remis à M. Chapuy un petit boulon qui, tout entier avec sa tête et son écrou, passait d'outre en outre dans les trous et ne pouvait avoir été employé pour le serrage. D'autre part, l'examen attentif de ces trous n'a montré aucune trace de frottement provenant d'un serrage par des pièces introduites à leur intérieur. Enfin, M. Mulaton a répondu d'une façon un peu évasive qu'il croyait bien se rappeler avoir vu autrefois les boulons ordinaires en place, mais qu'il n'y attachait pas d'importance, ne se figurant pas
POUR MAINTENIR LES OBTURATEURS AMOVIBLES.
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qu'un appareil timbré à 1 kilogramme pût offrir quelque danger.
Dans de telles conditions, il semble évident que, depuis longtemps, on faisait exclusivement usage des boulons à charnière. L'eût-on voulu, on n'aurait pu leur adjoindre les autres, puisque le défaut de concordance des trous de
la cornière et de ceux du couvercle, résultant de la déformation de celui-ci, n'aurait pas permis de les mettre en place.
Ceci admis, il ne parait pas que l'on puisse invoquer, au cas particulier, l'excès de pression, car la tension habituelle de 0'5,750 ne devait pas encore avoir été atteinte. Il convient donc d'attribuer l'accident : 1° à l'absence des boulons ordinaires destinés à relier le couvercle au corps du récipient; 2° à la déformation que présentait ce couvercle, sur le bord, en raison de l'emploi, pour faire le joint, d'une tresse de coton à l'extérieur de laquelle le pourtour de l'obturateur a été violemment serré en porte-à-faux et déformé à la longue. La flexion du bord du couvercle, en diminuant de plus en plus l'adhésion des écrous des boulons à charnière, devait, à un moment donné, entraîner l'accident. Il aura suffi, pour qu'il se produisit, que le serrage fût un peu moins énergique que d'habitude, et permit le glissement des écrous sur la surface inclinée avec laquelle ils étaient en contact. En réalité, tous les boulons à charnière ont été retrouvés
sans avaries, rabattus à l'extérieur. C'est encore leur insuffisance comme moyen d'attache qui a occasionné cette explosion.
Accident du 24 décembre 1889. Distillerie de M. Gidon, à Issoire (Pug-de-Dôme). Le récipient consistait en un cylindre vertical de 01'1,73 de diamètre, fermé par un couvercle mobile (fig. 4, Pl. IV). Il portait à la partie
supérieure une bride en fonte sur laquelle venait s'ap-