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156 DANGERS DE L'EMPLOI DES BOULONS A CHARNIÈRE
A l'intérieur de l'appareil sont disposés deux rails sur lesquels peut rouler un chariot destiné à recevoir les pièces à vaporiser. La vapeur, produite par un générateur timbré à 4"g,500, arrive d'abord dans un réservoir de détente situé en arrière de la boîte à vaporiser, timbré à 5 kilogrammes, et pourvu d'un manomètre sur la graduation duquel est marquée une flèche à la division qui correspond à la pression de Ikg,250. Elle passe ensuite dans la boîte à vaporiser par un tuyau de cuivre de 30 millimètres dé diamètre, qui se divise à l'intérieur du vase en deux branches percées de petits trous par lesquels elle s'y répand. Son arrivée se règle au moyen de deux robinets placés l'un en avant du réservoir de dé-
tente, l'autre avant la boîte à vaporiser. L'échappement se fait par une tubulure de 105 millimètres de diamètre
disposée à la partie supérieure de la boîte et surmontée d'un robinet ainsi que d'un tuyau traversant la toiture du bâtiment. Deux repères consistant chacun en un coup de pointeau sont marqués sur la clef et sur la cannelle dure robinet. On avait admis dans l'usine que , pour le bon fonctionnement de l'appareil, ils devaient se trouver en face l'un de l'autre. Dans cette position, un orifice rectangulaire de 40 millimètres de long sur 10 millimètres de large est offert à la sortie de la vapeur. Cet appareil fonctionnait dans l'établissement depuis l'on 1878. Il avait été récemment réparé, mais sans que déclaré, eût touché à la porte. Il n'avait d'ailleurs été ni ni éprouvé, et n'était pourvu d'aucune soupape de sûreté, Depuis sa réinstallation après cette réparation, il n'avait La fonctionné que le 19 septembre pour des échantillons. veille et le matin même de l'accident, on l'avait essayé de blanc. Après le second 'essai, le contre-maître, aidé fig, trois ouvriers, Y introduisit les pièces à vaporiser et les ensuite la porte au moyen des oreillons ; puis il ouvrit ré robinets d'admission de la vapeur. Le manomètre du
POUR MAINTENIR LES OBTURATEURS AMOVIBLES. 157
servoir de détente marquait alors 1 kilogramme. Le contre-maître se tenait à gauche et un autre ouvrier à droite du récipient. Une fuite de vapeur s'étant déclarée au joint de la porte, du côté droit, l'ouvrier serra d'un quart de tour environ l'écrou de l'un des oreillons. Aussitôt après, la porte était violemment arrachée et projetée à une distance de 6'2,50. Le contre-maître, atteint par elle à la partie supérieure du crâne, fut tué sur le coup; son compagnon fut légèrement brûlé à la poitrine par un jet de vapeur. Enfin, un maçon, qui travaillait
près de là sur un échafaudage, en tomba et se contusionna dans sa chute. Aucun des boulons de serrage de la porte n'a été endommagé; ils ont été seulement rejetés en arrière, en tournant autour de leurs charnières. Tous d'ailleurs, sauf un de ceux de la ligne supérieure, étaient munis de leurs
écrous en parfait état. L'écrou qui manquait a été retrouvé à terre ; comme il n'était nullement avarié, pas plus que le boulon lui-même, il y a lieu de supposer qu'il n'avait pas été mis en place lors de la fermeture. La cornière formant le rebord de la porte s'est rompue dans l'angle sur presque toute la longueur de son côté droit (fig. 10, Pl. IV), et a pris une forme cintrée avec convexité àl'extérieur; en outre, la tôle de la porte s'est faussée et sa tige de suspension s'est rompue, mais son pourtour n'a nullement souffert, et toutes ses échancrures destinées à recevoir les boulons de serrage sont restées en parfait état.
Les avaries
subies par cette porte montrent qu'elle a d'abord du côté gauche, en rejetant à l'extérieur les boulons de serrage, et qu'elle a ensuite tourné autour du rebord du côté droit comme charnière, ce côté ayant également échappé presque au même instant. Le fait même de l'explosion démontre que la vapeur avait, dans l'appareil, une pression qui était loin d'être dû s'ouvrir