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NOTE SUR LE COUP DE GRISOU
SURVENU A LA MINE DE CAMPAGNAC.
ne devant arriver que le lendemain, nous prenons, en son absence, et avec le concours des ingénieurs de la mine, la direction des travaux à exécuter pour retirer les cadavres restants. Deux toiles placées entre les galeries jumelles du 109
forcent l'air à les balayer. Nous avançons ainsi avec M. Devun dans la galerie du mur; sur 100 mètres de lon-
gueur environ, un éboulement a détaché du plafond une épaisseur de charbon d'au moins 1 mètre ; en même temps
les parois inclinées de la galerie sont devenues verticales ; la couronne paraît assez solide ; nous nous avançons
jusqu'à l'extrémité de l'éboulement; à partir de là les cadres sont brisés et enchevêtrés de telle sorte qu'il est impossible d'aller plus loin. La galerie du toit a beaucoup moins souffert dans les 50 premiers mètres, mais l'abondance du grisou y rend tout travail impraticable. On sait que cinq ou six cadavres doivent se trouver au 109: ceux de Carattier et Lacombe dans la traverse n°2,
vers le mur ; ceux de Galland et Serin à l'avancement extrême ; celui de Fallières et peut-être un autre près de cet avancement. Le 119 est formé de trois culs-de-sac ; les ouvriers des chantiers Ouest ont été retrouvés près de l'écurie, il ne reste donc que deux chantiers à visiter à ce niveau; ils sont naturellement remplis de grisou, par suite de l'émiettement des cloisons d'aérage. Les ouvriers et les maîtres. mineurs ne sont pas absolument fixés sur le nombre des cadavres à retrouver ; en effet, tous les travailleurs de cet 1. étage sont morts, y compris le chef de poste, et les chantiers sont changés depuis le commencement du mois. Il convient donc de visiter tous les avancements. Au 109 Sud, on attaque déjà l'éboulement sous lequel se trouve Bex. Après cette visite, nous tenons conseil au pied du plan n° 2, et le programme suivant est adopte !I
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1° Profiter de la solidité du charbon pour s'avancer le plus rapidement possible au 109, monter sur l'éboulement en soutenant le toit par quelques buttes, rejeter de côté les débris de bois ou blocs de charbon, en laissant à une équipe spéciale le soin de déblayer et de rétablir la voie derrière les sauveteurs. Barrer avec des toiles les recoupes non remblayées qui se présenteraient, de manière à pousser le courant d'air en avant ; aller avec prudence, sans doute, mais le plus rapidement possible de peur de voir se boucher la recoupe encore inconnue par laquelle l'air passe du mur au toit. Visiter les culs-de-sac, en se faisant précéder de toiles. 2° Au 119, barrer par un barrage en bois deux culsde-sac, pour se mettre à l'abri de l'invasion du grisou, et entrer dans le troisième en tendant une toile. 3° Continuer le relèvement de l'éboulement du Sud. 4° Surveiller de très près l'incendie de l'écurie. M. Bernard prend le poste de jour, M. Devun celui de nuit; nous restons en permanence en attendant l'arrivée de M. de Castelnau. Les maîtres-mineurs Bravard et Robert sont de nuit, Pleinecassagnes et Imbert de jour.
On accumule
dans la mine les bois, les planches et la
toile; des ordres sévères sont donnés pour que les lampes soient toujours tenues au ras du sol et en arrière des toiles d'aérage. Le poste du Sud n'offre aucun danger au point de vue du grisou; la surveillance des ingénieurs se porte donc sur le 109 et le 119; à chacun de
ces chantiers de un maître-mineur reste en permanence. Ainsi organisé, le travail de déblaiement commença le samedi vers midi, et nous indiquerons, pour chacun des chantiers, les principaux incidents de ce travail. déblaiement
Relèvement du 109
Sud. - L'éboulement qui bouche
la base du plan n° 4 est formé très difficile à tenir et qui Tome XIX, 1891.
d'un schiste gras, nucléeux,
coule du haut quand on le re19.