Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
178
NOTE SUR LE COUP DE GRISOU
tire par en bas. D'excellents boiseurs sont mis à ce travail et l'enlèvement se fait sans incidents. Le lundi matin à cinq heures, nous pouvions, à la suite de M. de Castelnau, nous glisser au-dessus de l'éboulement et explorer la base du plan n° 4 qu'encombrent des wagons tordus, cinq heures du soir, on parvenait au corps de Bex : il était dans un état affreux, brûlé, le ventre ouvert, la tête désarticulée et ployée sur le dos ; une planche lancée par l'explosion avait dû détacher le sommet de la boite crâ-
nienne, que l'on retrouva à 20 mètres plus loin. Relèvement du 119 Nord.La croisière des trois chantiers est éboulée, on la déblaye, on barre hermétiquement le cul-de-sac Ouest, où ne se trouve aucun cadavre, on barre provisoirement celui de l'Est et on avance dans le chantier Nord; des ouvriers soutiennent la toile, puis on la maintient avec des buttes en jetant les bois de côté :
il y a peu de grisou, beaucoup de suie sur les parois, mais pas de coke. A quatre heures du matin, le dimanche,
nous arrivons au front de taille ; les cadavres de Costes et de Roux qu'on s'attendait à y trouver n'y sont pas, et le bruit commence à se répandre que les malheureux pourraient bien avoir été surpris par la mort dans l'écurie, on
ils prenaient leur repas. On recule et on barre le chantier Nord pour pénétrer dans celui de l'Est. Il est réputé dans la mine comme très dangereux et plusieurs ouvriers expriment l'idée que l'explosion est peut-être venue de là. Il y a beaucoup de grisou, bien qu'on avance avec len-
teur; la lampe se remplit au droit de l'extrémité de
la
toile, et M. de Castelnau, qui a pris la direction des travaux le dimanche matin, 4 novembre, à dix heures, fait évacuer momentanément le chantier à sa première visite à cause de la quantité inquiétante de gaz qui le remplissait. Enfin le travail peut être repris et, à deux heures après midi, nous parvenons au front de taille, L'explosion
SURVENU A LA MINE DE CAMPAGNAC.
179 n'est pas venue de là : il n'y a pas de cadavres, quelques outils tordus, le front de taille est intact ; en consultant la liste des morts, on s'aperçoit que le chef de chantier a été retrouvé au 109, quant à son manoeuvre, il n'est pas
descendu ce soir-là. A quatre heures du soir (dimanche), on barre de nouveau le chantier et on abandonne le 119.
Relèvement du 109 Nord. On monte sur l'éboulement comme il avait été convenu ; la recoupe n° 1 était remblayée; le n° 2 est barré par une toile, car le remblayage est incomplet. En face, s'ouvre la traverse au mur où doivent se trouver Carattier et Lacombe. Pressés d'aller de l'avant, de peur de voir se boucher le courant d'air, nous ajournons la visite de ce cul-de-sac, et en interdisons l'entrée par une croix. L'explosion
a découronné le remblai de la recoupe n° 3. Ici finit le grand éboulement, les dégâts sont plus irréguliers. La recoupe n° 5 va du toit au mur, on la barre vers le toit, on place une croix vers le mur. Plus loin, un train de wagons a été bousculé par l'explosion et les tôles sont arrachées ; la recoupe n° 6 est barrée, les ravages augmentent, on avance plus lentement. A cinq heures du matin (dimanche), nous venons buter contre un éboulement important, avec
cloche au toit, qui bouche
en partie la recoupe n° 7 et totalement la galerie longeant la faille. Cet éboulement est formé d'un peu de charbon et presque en totalité des schistes gras de la faille ; l'air passe par la recoupe n° 7, li,lavvaanftalloir relever très
l'éboulement, consolider la croisière
compromise , déblayer la
Nous
recoupe pour aller de
explorons avec M. Devun la
recoupe n° 6, mais son croisement avec la galerie du toit est éboulé. Nous cherchons à pénétrer dans le retour d'air où le grisou est encore abondant, teur
un éboulement de 5 à 6 mètres de haunous arrête au croisement de la recoupe n° 5; il