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432 COMMUNICATION DES CAGES DE MINES EN MARCHE
Mais quel que soit le système employé, on est obligé de se servir de la voix pour transmettre les signaux qu'il faut donner depuis la cage, lors des manoeuvre dans les puits. Sans doute la voix humaine peut porter jusqu'à une grande distance, les puits de mines formant tuyau acoustique, mais les paroles cessent d'être distinctes, en
sorte que le machiniste est exposé à mal interpréter l'ordre qui lui est donné. Lorsque la manoeuvre se fait à une grande profondeur, les signaux sont adressés par l'intermédiaire d'un homme placé à la recette la plus voisine; mais on comprend facilement que cette transmission crée encore une cause d'erreur suppplémentaire. Lors de la remonte du personnel, le signal du départ est donné au mécanicien par un chargeur d'accrochage; à la fin, lorsqu'il ne reste plus qu'un seul homme, celui-ci
est obligé de donner lui-même le signal de son propre départ avant de monter dans la cage ; le mécanicien est ordinairement prévenu de cette situation, et sait qu'il
faut attendre quelques instants avant de mettre sa
machine en marche; mais, s'il obéissait trop vite à l'ordre reçu, le chargeur d'accrochage pourrait être surpris au moment où il est en train de monter dans la cage, et serait infailliblement tué. Les mêmes circonstances dangereuses se produisent toutes les fois qu'on part d'un étage abandonné, où il n'y a pas de chargeur d'accrochage, et où l'on est obligé de donner soi-même le signal de mise en marche. Indépendamment de ces cas qui se présentent à chaque instant dans la pratique des mines, on pourrait . citer un grand nombre de circonstances imprévues, où une communication entre les cages et le machiniste aurait évité de graves accidents. Si un puits est subitement envahi par des gaz irrespirables, grisou, acide carbonique ou oxyde de carbone, alors que des hommes descendent par la cage, ils ne peuvent se faire remonter et risquent de périr par
AVEC LE MACHINISTE.
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asphyxie. Lorsqu'une cage vient à dérailler, la possibilité de transmettre au machiniste un signal d'arrêt peut sauver la vie de plusieurs ouvriers. C'est précisément à la suite d'un accident de cette nature que l'attention de la compagnie des mines d'Anzin (Nord) a été attirée sur cette question. Le 27 février 1885, à la fosse Saint-Mark, appartenant à cette compagnie, la cage montante dérailla en passant à une recette où les guidages étaient interrompus, et vint heurter violemment
la cage descendante, ce qui détermina la rupture du câble et la chuté au fond du puits des quatre hommes
qui se trouvaient dans la cage. La solution mécanique, consistant à placer assez près de la cage le câble servant à transmettre au machiniste les signaux du fond, nous paraît impraticable. Elle offre le grave inconvénient de forcer les ouvriers à se pencher
en dehors de la cage, ce qui n'est pas sans danger, même au repos, le départ pouvant être assez brusque pour qu'il n'y ait pas le temps de retirer le bras. Il est de plus très difficile de saisir ce câble lorsque la cage est en marche.
L'électricité seule semble susceptible de donner une communication constante.
Il s'agit, en l'espèce, d'actionner une sonnerie instal-
lée dans la chambre du machiniste, au moyen d'un manipulateur placé dans la cage. L'idée la plus simple, indiquée par M. Boissau, ingénieur aux mines d'Anzin, consiste à utiliser le câble
d'extraction pour former le circuit. On place un petit câble en cuivre, soigneusement isolé, dans un des torons du câble d'extraction (supposé métallique); le câble se Prolonge du côté de la cage jusqu'au manipulateur ; du
côté des bobines, il vient aboutir à un anneau métallique M (Pl. XII, //g. 5) fixé par l'intermédiaire d'un anneau iso-
lant, sur l'arbre des bobines. Le courant est recueilli au