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LES SALINES ET LES PUITS DE FEU
DE LA PROVINCE DU SE-TCHOAN.
les 19 sapèques, prix convenu pour chaque- tirage : chacun a droit à trois tirages consécutifs. Comme pour les tireurs de halage, une sorte de baudrier traverse obliquement la poitrine, passant sur l'épaule droite et sous le bras gauche ; il est réuni derrière par une corde qui va se fixer aux barres du cabestan,
vendre sa femme au voisin pour nourrir ses parents. Quant à la récompense, c'est toujours une dignité de grand mandarin accompagnée d'un beau mariage et de
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dont seize rais dépassent d'un pied la circonférence ; entre chaque se place un tireur. Les deux sexes alternent,
ce qui, vu les moeurs dépravées de ces personnages et leur peu de vêtements, donne lieu souvent à des scènes de dévergondage qui étonneraient beaucoup ceux qui, d'après certains livres, croient les Chinois très réservés à l'extérieur. L'équipage, tirant sur ses baudriers, poussant sur les rais, se met en marche à l'ordre de son chef de file ; quand le pas est bien emboîté, celui-ci entonne un air d'un rythme fort lent où chaque vers reçoit sa réplique de l'équipage ; petit à petit, le mouvement s'accélère et le couplet prend un air de marche ; enfin lorsque les tireurs
prennent le pas de course, ce ne sont plus que deux notes gutturales répétées alternativement, et terminées, quand le bambou puiseur apparaît, par un hurlement d'ensemble. Ces couplets et refrains sont ordinairement sur des sujets d'une ordurière malpropreté ; mais quand des personnages vont assister à ce puisage, le chef de file sait trouver dans son répertoire quelques innocents couplets. C'est l'honneur qu'ils nous ont fait la dernière fois que le P. Boucheré et moi nous allâmes voir une de ces machines : le chant que nous avons entendu consistait en une de ces histoires populaires de morale en action c)
la vertu reçoit sa récompense de quelque empereur ou grand mandarin, parfois même de quelque divinité. La vertu requise pour cela n'est que la vertu chinoise ; les actes en sont quelquefois assez drôles, par exemple
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beaucoup de globules d'argent. Nous avons dit qu'après avoir vidé le bambou-puiseur, on le redescend immédiatement dans le trou de sonde. Ceci n'a lieu que pour les puits de beau rendement, où le niveau de l'eau salée se rétablit pendant le tirage. Certains puits moins fortunés demandent plus de temps, ce qui, combiné avec les dimensions fort variées des puiseurs, donne des différences très considérables entre la richesse des puits.
A Pong-ky on ne tire le bambou que deux fois par
jour, matin et soir ; le bambou étant très petit, c'est une petite charge d'eau de 80 litres environ par jour. Voilà le minimum. Aux Grandes Salines, généralement le puiseur peut être redescendu de suite : on obtient ainsi, suivant la profondeur, 2, 3 ou 4 tirages par heure. La
mesure commune de l'eau est la charge de 320 bols étalons dont 2 3/4 font un litre, soit 4/11 de litre pour un bol, 116 litres à la charge dont le poids est de plus de 200 livres chinoises (127 kilogrammes), en prenant 1"g,1 pour moyenne de densité. Les plus petits bambous
donnent environ une charge à chaque tirage ; les plus gros, de 5 ou 6 pouces de diamètre intérieur sur 10 à
de longueur, tirent chaque fois de 620 à 950 litres, soit près d'un mètre cube, en tenant compte des fuites ce dernier chiffre donne un . peu plus de 8 charges d'eau. A raison de deux fois par heure, cela devrait faire 384 charges d'eau par jour, néanmoins les 14 tchang
Chinois ne
comptent pour les puits les plus productifs
que 360 charges par jour, ce qui est encore un beau revenu,
car ces eaux profondes contiennent de 18 à
28 p. 100 de sel. En prenant
de saturation et Tonie XIX, 1891.
30
20 p. 100
comme moyenne
sapèques la livre de sel comme 32