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LES SALINES ET LES PUITS DE FEU
DE LA PROVINCE DU SETCHOAN.
Éclairage au gaz. - Certains ateliers trop obscurs sont tout le jour éclairés au gaz, mais l'installation de ces becs de gaz est fort primitive. Du réservoir distributeur part un tuyau de bambous qui se dirige non sous les marmites, mais au-dessus, à mi-hauteur du hangar. Ici ou là, il est ficelé sur les colonnes avec des lanières de bambou. Sur son parcours, on le perce de quelques trous où l'on raccorde à angle droit de petits tubes horizontalement placés et enduits de terre réfractaire. Le gaz s'allume au bout de ces tubes et donne une flamme bleuâtre de 3 à 4 pieds de long ; quand on ne veut plus de lumière, on souffle dessus comme sur un lampion, dont la lumière du reste serait à peu près aussi forte,
Je terminerai ce Production des Grandes Salines. chapitre par quelques chiffres de statistique. Du groupe de Tse-liou-tsin où le gaz suffit pour tout le chauffage, il sort journellement 12 tsay ou cargaisons de grandes barques. Outre les puits chauffant de 30 à 40 marmites, une dizaine ont un jet assez puissant pour chauffer de 500 à 700 marmites. Le « puits en meule » actuellement bouché chauffait à lui seul de 1.500 à
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car avec ce gaz, pour avoir une flamme éclairante, il fau-
drait et changer la forme du bec pour activer la combustion, et introduire dans le courant de gaz des particules solides.
Je dois ici relever comme inexacte, au moins pour le Se-tchoan, l'assertion d'un auteur qui affirme que les Chinois éclairent avec le gaz naturel les rues et les places des pays salifères. Je ne l'ai vu nulle part, et et,
c'est trop contraire à l'égoïsme invétéré des Chinois pour qu'ils y aient songé. Le gaz d'un puits de feu ne sert qu'à éclairer l'intérieur des sauneries, et encore bien insuffi-
samment. Si ce gaz brûle parfois dans les rues, c'est pour l'usage de quelque ouvrier ou commis d'un puits de feu qui économise une chandelle pour une course noc-
turne. Dans ce cas il remplit de gaz une vessie munie d'un petit tube; une simple ficelle ferme ce récipient, quand on veut y conserver le gaz pendant quelque temps; mais si l'on attend trop, il traverse peu à peu les parois et disparaît complètement. Pour s'en servir, on relâche un peu le nud de la ficelle et l'on allume le gaz au bout du tube par lequel on porte le luminaire ainsi au pays des Puits de feu, on peut donc dire que les vessies sont des lanternes.
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2.000 marmites. Au groupe de Kong-tsin, le gaz est moins abondant, et une partie de l'évaporation se fait au charbon ; la production journalière est de moitié inférieure.
Une cargaison (tsay) représente une moyenne de 97.500 livres. Le groupe des Grandes Salines produit clone par jour 1.755.000 livres de sel, et par an plus de 600 millions de livres (environ 350 mille tonnes métriques). C'est plus de la moitié de la production totale de la France, et plus des 2/5 de la production de toutes les salines de la province du Se-tchoan. CHAPITRE X. -- IMPÔTS ET COMMERCE.
Valeur du sel. - En jetant un coup d'oeil sur cet ensemble de l'industrie salinière des Chinois, on comprendra-facilement que ces nombreuses imperfections sont un
obstacle au bon marché du sel. A ces causes, il faut joindre le taux élevé de l'intérêt de l'argent dans la province. Une partie des capitaux engagés dans les sauneries vient d'emprunts ou d'actions, et doit d'abord rapporter un intérêt qui rarement est inférieur à 20 p. 100. En France, en pays de salines, le sel se vend de 9 à 13 francs les 1.000 kilogrammes, soit en moyenne un peu plus d'un centime le kilogramme, environ 28 onces chinoises. Aux salines du Se-tchoan, le prix de la forte