Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
406
407
NOTE SUR L'EXPLOSION DE GRISOU
DU PUITS VERPILLEUX.
Verpilleux par l'aspiration du ventilateur du puits du Gagne-Petit, et dans ce cas l'existence de ce courant parasite devait avoir pour effet de réduire dans une pro-
néant cette hypothèse, que contredisait au surplus la situation tout autre des chantiers reconnus pour avoir été le point de départ de l'explosion. L'existence d'auréoles régulières d'oxydation à la par-
portion plus ou moins sensible l'action de ce ventilateur sur le puits Verpilleux et sur les tailles dans lesquelles
ne pouvait pénétrer l'air venant du puits Saint-Louis, sur les tailles n" 5, 6 et 4 en particulier. * En résumé, au point de vue de l'accumulation du gaz inflammable, il y a lieu de retenir les faits suivants Réunion de chantiers à exploitation intensive et présentant des galeries en cul-de-sac au voisinage d'une faille susceptible de donner des dégagements de grisou; Déversement dans ces chantiers, par suite de leur position même et du sens de la faille, du grisou dégagé du côté du toit par la deuxième tranche de charbon non encore exploitée; À quoi, enfin, il faut ajouter que le courant d'air était insuffisant pour assainir , convenablement l'atrnosphère
de ces chantiers, ainsi qu'il résulte de l'accident luimême.
2° Causes de l'inflammation. - Sur ce point, ainsi qu'il arrive fatalement dans un grand nombre .d'accidents de grisou, il a été impossible de faire la lumière, et l'on n'a pu arriver même à une probabilité. Les causes les plus habituelles, ouverture de lampes de sûreté ou tirage à la poudre, 'ont dû être tout d'abord écartées : aucune lampe en effet n'a été trouvée ouverte,
et l'on ne faisait pas de coups de mine aux chantiers. On avait, il est vrai, prétendu que l'inflammation aurait eu pour origine le tirage d'un coup de mine dans un percement au rocher; les constatations directes faites dans ce percement ont montré que les ouvriers y avaient été surpris à l'avancement en plein travail et ont ainsi mis à
tie supérieure des tamis de diverses lampes trouvées dans les tailles n" 5 et 6 avait donné à penser que le mélange grisouteux avait pu brûler quelque temps dans ces lampes, en porter la toile métallique à l'incandescence, et communiquer alors l'inflammation à l'extérieur ; mais des lampes éteintes, abandonnées simplement pendant quelques jours dans une atmosphère humide, ont montré
des auréoles semblables, tandis que des tamis portés d'abord à l'incandescence ont été au contraire protégés par l'oxyde magnétique formé dans ces conditions contre toute oxydation ultérieure. D'autre part, toutes les expé-
riences auxquelles on a soumis à diverses reprises la lampe Marsaut ont prouvé que des lampes de ce type, en bon état, ne pouvaient propager l'inflammation à l'extérieur.
Enfin, l'on avait, dès le début (*), mis en avant l'idée d'une inflammation du mélange gazeux explosif par une étincelle provenant du choc du pic contre un rognon de fer carbonaté; mais il a fallu renoncer également à cette explication en présence des résultats constamment négatifs de toutes les expériences entreprises .pour la vérifier (**).
Bref, les recherches ont été vaines, et l'on a dû abandonner l'une après l'autre les diverses hypothèses successivement émises ; mais l'insuccès même de toutes les investigations auxquelles on s'est livré, l'impossibilité de découvrir le point qui s'est trouvé en défaut, prouvent (*) Génie civil, vol. XV, p. 267, numéro du 27 juillet 1889. ("1 Annales des mines, 20 vol. de 1890, p.699-707.