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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL
civil, t. VIII, p. 81 et 101), est de même à commande directe sans arbre; elle fonctionne au fond d'un puits de 153 mètres et refoule l'eau à 93 mètres; une particularité intéressante est sa commande par une chute artificielle, l'eau motrice étant comprimée par une machine à vapeur installée au jour. La machine à colonne d'eau n'est pas exclusivement réservée aux mines ; l'eau du Rhin, avec une chute de 11 mètres, refoule 5 litres d'eau par seconde à la hauteur de 111 mètres, pour l'alimentation de Neuhausen (Suisse). La machine est également du système Roux;
son rendement serait de 70 p. 100 en eau élevée, à la vitesse de 85 coups simples par minute. Elle est décrite dans la Publication industrielle d' Armengaud, 22e vol., p. 454. Les machines à colonne d'eau sont l'objet d'une étude détaillée dans le Traité des pompes et machines à élever les eaux de Poillon, t. II, p. 213. Machines à mouvement de rotation. - On emploie
aussi les moteurs à piston, avec des dimensions bien moindres alors, pour faire tourner des arbres qui actionnent des appareils divers, souvent des cabestans et des
grues. La marche de ces appareils est le plus souvent discontinue et la condition de démarrage dans toutes les positions conduit à multiplier les cylindres qui doivent être au moins au nombre de deux sur manivelles à 90 degrés dans le cas du double effet et de trois sur manivelles à 120 degrés avec le simple effet. Le simple effet s'impose lorsqu'on veut faire usage de pistons plongeurs, plus faciles à conserver étanches que les pistons pleins;
le piston ordinaire se trouve d'ailleurs aussi dans les moteurs à simple effet, lorsqu'on veut réduire la longueur de l'appareil, en articulant la bielle sur le piston même (comme dans les machines à fourreau). Les mo-
teurs qui nous occupent ne sont pas le plus souvent
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actionnés par des chutes naturelles, mais ils reçoivent l'eau artificiellement soumise à une pression élevée; nous examinerons dans le chapitre suivant ce système de transmission de la puissance motrice. Parfois c'est l'eau de la canalisation générale des villes qui les actionne. La distribution de ces machines se fait souvent par un tiroir qui n'a pas de recouvrements, car l'admission et l'échappement doivent avoir lieu pendant toute la durée de la course ; il est important surtout d'éviter une ouverture tardive ou une fermeture anticipée de l'orifice d'échappement, car il en résulterait nécessairement soit l'arrêt de la machine, soit une rupture de pièces. La grandeur de l'espace libre, toujours plein d'eau, est d'ailleurs indifférente.
Le volume d'eau consommé par tour de ces machines est constant; mais le travail qu'elles produiront par tour diminuera avec leur vitesse, parce qu'avec la vitesse augmentent les frottements de l'eau et les pertes de charge au passage des orifices étranglés de la distribu-
tion et des coudes; en outre, la vitesse avec laquelle l'eau est rejetée au dehors croît comme la vitesse de marche. Les conduits d'arrivée d'eau au cylindre étant étroits et sinueux le plus souvent, les pertes de force
que nous venons de citer deviennent considérables pour des vitesses un peu grandes ; il est d'ailleurs aisé de les calculer dans chaque cas d'après les formules simples de l'hydraulique. Le rendement du moteur ne peut donc être bon que pour les marches lentes, pourvu toutefois
qu'il n'y ait pas de fuites autour des pistons et des tiroirs; or, les fuites sont difficiles à éviter avec les hautes pressions en usage, et invisibles sauf autour des pistons
plongeurs. La diminution du rendement quand la vitesse croît n'a d'ailleurs pas d'inconvénients dans les conditions habituelles d'emploi de la plupart de ces moteurs; s'ils commandent par exemple une grue, ils doivent être