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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL
tres faisant 130 tours épuisent 100 mètres cubes par mi-
nute à la hauteur maxima de 11 mètres ; celle de Birkenhead (en face de Liverpool), où trois pompes versent ensemble 52.000 mètres cubes d'eau par heure à une hauteur de 3 mètres au maximum dans le bassin de Wallasey, devenu insuffisant pour les navires actuels : l'appro-
fondissement étant difficile, on a adopté une solution inverse consistant à surélever le niveau (Engineering, 1890, 20 sem. p. 755).
C'est pour les assèchements et les irrigations que la pompe centrifuge a reçu les applications les plus considérables. Citons par exemple l'installation relativement ancienne des pompes Gwynne établies aux marais de Ferrare (Engineering, t. XVI, p. 67, t. XXI, p. 9) ; huit pompes, à couronne mobile de 1m,50, élèvent par minute 2.000 mètres cubes d'eau à des hauteurs de 2'1,20 à 3'1,70. Pour cet emploi, la pompe centrifuge se trouve souvent
en concurrence avec les roues élévatoires, qui peuvent avoir un rendement un peu supérieur si on les considère seules, c'est-à-dire si on compare le travail qu'elles reçoivent à celui qu'elles rendent en eau élevée ; mais la roue élévatoire est bien plus lourde, elle tourne lentement, si bien que la commande exigera une transmission intermédiaire : le travail perdu en frottements sera donc considérable. La pompe centrifuge, au contraire, peut généralement être commandée directement par son moteur, si bien que le rapport entre le travail indiqué de la vapeur
sur les pistons et le travail en eau élevée s'en trouve relevé. Rappelons enfin que la construction de la pompe centrifuge demande à être étudiée avec grand soin pour chaque application ; beaucoup de ces pompes ne travaillent pas dans les meilleures conditions possibles et pourraient être améliorées. Le mémoire de Cuppari déjà cité (Civil Engineers, t. LXXV, p. 261) contient quelques détails sur cette comparaison, faite en Hollande. Dans la
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vallée du Trent, les pompes centrifuges ont donné un rendement de 50 à 55 p. 100 du travail moteur indiqué, supérieur à celui que nous indiquions pour les roues hollandaises (Civil Engineers, t. XCIV, p. 264) ; M. Dornès, dans les Mémoires de la Soc. des Ingénieurs civils (mai 1889), étudie également l'emploi des pompes centrifuges et des roues élévatoires pour le desséchement des marais de Fos.
D'une manière générale, on peut dire que les deux systèmes, convenablement établis, donnent un rendement
en eau élevée d'au moins 50 p. 100 du travail indiqué du moteur. L'installation de la pompe centrifuge paraît plus simple et les progrès de sa construction en multiplieront probablement les applications. L'installation la plus importante est celle des pompes construites par Farcot pour l'alimentation du canal du Khatatbeh : (Soc. des Ingénieurs civils, nov. 1886, p. 554; Port. écon. des mach., 18 87, p. 18; Génie civil, t. X, p. 38; Annales des Ponts et Chaussées, sept. 1888, p. 325 ; Revue
tech. de l'Exp. de 1889, 70 partie, p. 126). L'axe des pompes, au nombre de cinq, est vertical , l'eau étant aspirée par une ouïe verticale inférieure ; la commande se fait directement par une machine Corliss attaquant une manivelle à la partie supérieure de l'arbre. La disposition est très simple ; la difficulté principale était l'installation d'un grand arbre vertical pesant 48 tonnes, difficulté qui a été résolue par l'emploi d'un pivot hors d'eau du genre des pivots Fontaine, avec dispositions spéciales
pour la circulation et le refroidissement de l'huile de graissage. Le diamètre de la couronne mobile est de 3',800, le nombre de tours de 32 par minute. Chaque pompe élève 6 mètres cubes par seconde, la hauteur maxima étant de 3 mètres. D'après les jaugeages exécutés par M. Brtill, ces pompes ont donné un rendement
extrêmement élevé, 65 p. 100 du travail indiqué des moteurs.