Annales des Mines (1891, série 8, volume 20) [Image 293]

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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL

tours parallèles (à pointes) et les tours en l'air (à plateau). Les premiers servent soit à fileter, soit à charioter seulement : le banc peut être échancré et même rompu, Il existe encore bien des dispositifs de tours pour divers usages spéciaux ; nous en citerons quelques-uns. Les essieux de wagons doivent être travaillés à leurs deux extrémités seulement : en entraîne souvent dans ce cas, surtout pour le dégrossissage, l'essieu à l'aide d'une

poupée centrale qui le saisit en son milieu; chaque extrémité tourne devant un support à outil. Les pointes deviennent inutiles : supprimées, elles ne gênent plus pour affranchir les extrémités de l'essieu.

Lorsque l'outil de tour n'a de. travail à exécuter que sur un arc de faible amplitude (par exemple, dans le dressage de la face d'un contrepoids de roue de locomotive), il y a un temps perdu considérable pendant le parcours du reste de la circonférence : aussi a-t-on disposé des tours à plateau avec mouvement oscillatoire d'amplitude réglée à volonté. Pour exécuter en grand nombre des vis de petites dimensions, on emploie fréquemment une disposition plus simple que celle du tour à fileter ordinaire un bout de vis du pas voulu, sur l'extrémité gauche de l'arbre du tour, entraîne un segment d'écrou relié au chariot : l'outil décrit ainsi sur la pièce des hélices du pas demandé.

Les tours se présentent avec des dimensions variant

entre des limites fort étendues. Comme exemple de grand tour, nous citerons celui qu'avaient exposé, en 1889, Greenwood et Batley, ayant une hauteur de pointes de 1'11,525 et une distance entre pointes de 16m,200. Le poids

de cet engin, destiné à tourner des lingots d'acier de 100 tonnes, est de 320 tonnes.

Dans les ateliers de construction de machines, les tours à charioter et à fileter ont souvent des hauteurs de pointes de 200 à 400 millimètres. Généralement

DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.

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chaque tour est construit avec une longueur de banc moyenne. Il en résulte que, dans les ateliers qui contiennent un grand nombre de ces machines, on n'utilise guère toute la longueur de la plupart d'entre elles, les pièces courtes à tourner étant en majorité. En pareil cas, les tours à banc court seraient avantageux, mais ils ne se trouvent pas fréquemment parmi les modèles courants offerts par les constructeurs de machines-outils. Parfois on voit sur des bancs trop longs une seconde poupée fixe à plateau, ce qui donne une seconde machine au tourneur.

Citons une disposition commode, employée surtout en Angleterre, pour les tours de petite dimension : on les munit de supports qui reçoivent, au-dessus d'eux, leur transmission intermédiaire ; une simple courroie les reliant à l'arbre principal suffit pour leur montage.

ALÉSACi-E. - L'alésage est le tournage de la surface intérieure d'un cylindre creux. Quand la génératrice du cylindre n'est pas trop longue, ce travail se fait sur le tour avec ses outils ordinaires. Mais au delà d'une certaine longueur, l'outil ne pourrait plus atteindre toute la surface interne on emploie alors une barre d'alésage appuyée à ses deux bouts et portant l'outil, ce qui exige une ouverture à chacune des extrémités du cylindre à

travailler. Cette barre d'alésage peut être montée sur les pointes d'un tour, la pièce reposant sur le support à chariot, qui lui donne un mouvement de translation.

Mais pour les cylindres de grand diamètre ( et l'on dépasse 3 mètres dans certaines machines), l'emploi du tour n'est plus possible ; et même pour les petites pièces, lorsque le travail se répète souvent, une machine-outil Spéciale est avantageuse. La barre d'alésage de la machine

à aléser est horizontale ou verticale. Dans le premier cas, une plaque de fondation ou un banc (pour les petits