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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL
sions, l'arbre porte-fraise est monté sur un bâti analogue au bâti de la perceuse et de la mortaiseuse. Il reçoit un mouvement de rotation, à vitesse variable, par l'intermédiaire de poulies étagées et d'engrenages, quelquefois par une courroie passant sur des galets de renvoi. L'arbre de quelques fraiseuses est sur un chariot qui peut prendre une translation verticale ; ce déplacement peut servir à régler la fraise suivant la pièce à travailler, mais n'est guère utile pour le fraisage ; elle permet d'exécuter sur la machine des perçages et des alésages. Comme
dans la mortaiseuse, une table à trois mouvements, deux translations perpendiculaires et une rotation, porte la pièce à fraiser. Ces mouvements sont commandés au-
tomatiquement; cette commande est plus simple que dans les autres machines outils, car le mouvement est continu. On obtient ainsi avec une fraise cylindrique des plans et des cylindres verticaux. La disposition de M. Degranchamps (Bulletin des anciens élèves des écoles d'arts et métiers, 1880, p. 109) permet de fraiser suivant gabarit des profils quelconques ; le chariot porte-pièce reçoit
automatiquement une translation transversale, et il est libre de glisser perpendiculairement à cette translation, par suite du débrayage de la commande de ce second mouvement ; un contrepoids l'appuie constamment contre
un gabarit qu'il touche par un galet. Si la fraise a le même diamètre que ce galet, elle découpe une courbe superposable à celle du gabarit. La machine exposée par la Société alsacienne de constructions mécaniques offre une certaine analogie d'aspect avec la raboteuse : la table porte-pièces se déplace en long, le chariot porte-fraise en travers. Pour fraiser sui-
vant un profil quelconque, le gabarit est monté sur la table près de la pièce à fraiser, et en contact avec une touche fixée sur le chariot porte-fraise. Citons dans cette machine, pour éviter tout temps perdu par suite de jeu
DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.
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dans les dentures des engrenages, les roues formées de deux moitiés juxtaposées qu'on peut déplacer l'une par rapport à l'autre.
Dans les fraiseuses verticales, la fraise, montée à l'extrémité de l'arbre, n'est pas maintenue à sa partie inférieure : elle est par suite exposée à fléchir, notamment lorsque l'emmanchement est défectueux. Les frai-
seuses horizontales sont au contraire munies le plus souvent d'un bras fixe avec contre-pointe recevant l'extrémité de l'arbre porte-fraise. Ces machines, construites avec de moindres dimensions que les précédentes, ont un chariot à deux mouvements perpendiculaires. Elles portent des fraises cylindriques ou de forme. Tels sont les types exposés par Brown et Sharpe, par Bariquand et
par d'autres. Citons le débrayage automatique de ces machines, qui se fait avec une grande précision après un
parcours déterminé, à l'aide de buttées portées par le chariot. Sur quelques-unes de ces machines, on peut rapporter une tête avec fraise verticale. On les munit aussi d'appareils à reproduire suivant gabarit. Dans la machine à fraiser dite universelle, on peut obliquer la table et un appareil diviseur permet d'obtenir sur un cylindre des pas d'hélice déterminés : cette machine sert pour la construction des tarauds, des forets. Viennent ensuite les machines à fraiser consacrées à des fabrications spéciales. Grâce à la fraise, et suivant des méthodes qui ont été imaginées aux États-Unis, on exécute avec précision et économie une foule de pièces fabriquées en répétition. Telles sont les pièces des machines à coudre, des armes portatives : seule la fraise a permis la fabrication si rapide et en si grand nombre des armes de guerre. Avec la fraise de forme dont le profil reste longtemps invariable, avec les machines à gabarit qui lui donnent telle trajectoire qu'on désire, on peut réaliser avec exactitude les formes les plus compliquées et