Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 23]

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NOTE SUR LES TREMBLEMENTS DE TERRE

EN ALGERIE.

localités où, sur- une roche compacte, repose une mince couche de sable ou de terrain meuble, celle-ci entre en mouvement comme du sable sur une caisse d'harmonie et les effets mécaniques produits à la surface sont considérables. Ces effets très différents, bien que s'appliquant à des terrains de même nature, sont faciles à expliquer : la force vive des vibrations transmises par une roche compacte à une couche meuble qui la recouvre, est complètement absorbée par cette couche meuble qui se déforme et s'écrase en ne transmettant qu'une faible part de la vibration. Pour une même quantité de force vive absorbée par la déformation d'une couche meuble, les mouvements relatifs des molécules de cette couche pourront donc être insignifiants si cette couche est épaisse, considérables si elle est mince. Inversement, un mouvement même très violent peut se propager à travers un système de corps élastiques sans que ceux-ci soient déformés ; il en résulte que la même commotion qui pro-

s.,istant, et la secousse chemine ainsi, aussi bien que dans un corps élastique, à travers la couche meuble. Si celleci vient buter en biseau contre le terrain solide soulevé,

duira des effets mécaniques violents sur des couches meubles, pourra traverser des masses dures et élastiques sans y produire d'effets très sensibles. C'est ce que prouve l'expérience : d'une façon générale, les masses rocheuses et la plupart des montagnes qui sont formées de terrains résistants, ayant pu lutter contre la désagrégation des agents atmosphériques, sont moins sensibles aux effets mécaniques des tremblements de terre que les terrains d'alluvion, dont sont formées le plus souvent les plaines basses, quand l'épaisseur de ces terrains n'est pas très grande.

Lorsqu'une couche meuble horizontale, d'épaisseur constante, repose sur un terrain consistant animé d'un

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la commotion sismique, qui se propage dans la couche meuble, se partage en deux composantes : l'une subit une réfraction dans le terrain solide à cause de l'inégale vitesse de propagation dans les deux milieux, l'autre se réfléchit sur le terrain solide et donne lieu à une secousse,

qui sera verticale si le plan de séparation des deux milieux est incliné à 45 degrés. Il pourra se faire qu'il y ait réflexion totale de la secousse si l'angle du biseau est assez aigu, et, dans ce cas,_la lisière de la couche meuble

sera sournise à des secousses d'une intensité beaucoup plus forte que les parties plus épaisses de la même couche, l'onde sismique venant pour ainsi dire déferler à la limite du terrain meuble. Si donc une secousse sismique se propage dans un terrain consistant, perpendiculairement à une vallée dont le fond est rempli de terrains d'alluvion meubles, les effets mécaniques seront faibles au centre, forts sur les bords de la vallée et surtout violents sur le bord opposé au côté d'où arrive l'ondulation. Ces considérations montrent l'importance, au point de vue des effets mécaniques des tremblements de terre, de l'étude de la nature physique du sol et nous allons examiner, à cet effet, dans une rapide esquisse de la géologie de l'Algérie, quelles sont les zônes particulièrement sensibles aux secousses sismiques. La contexture géologique des terrains qui composent l'Algérie est moins simple que leur ossature orogra-

mouvement sismique ondulatoire se propageant horizontalement, celui-ci se propage également, comme une

phique (voir la Pl. II). Un premier trait saillant, c'est la rareté des roches cristallines et des affleurements de terrains paléozoïques. On ne les rencontre que dans la

vague dans l'eau, à travers la couche Meuble qui parti-

zône littorale formant les massifs montagneux suivants

cipe de proche en proche au mouvement du sous-sol con-

les Traras, les montagnes d'Oran et le Djebel-Orouze