Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 62]

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DE L'ACTION DE L'EAU EN MOUVEMENT.

DE

L'ACTION DE L'EAU EN MOUVEMENT SUR QUELQUES MINÉRAUX Par M. J. THOULET, Professeur à la Faculté des sciences de Nancy.

SUR QUELQUES MINÉRAUX,

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perdraient par simple dissolution et de mesurer cet excès d'usure, si toutefois il existe. Un minéral immergé se dissout dans le liquide qui le baigne, mais si ce dernier contient déjà des éléments en dissolution, en conséquence de phénomènes physiques et de réactions chimiques, le solide est susceptible d'accumuler sur lui-même une certaine quantité de matière, de

sorte qu'au point de vue du poids, il peut diminuer par dissolution ou au contraire augmenter s'il se produit une hydratation, une oxydation, ou enfin un dépôt de l'élément solide préalablement dissous. Ce phénomène s'exerce par l'effet d'une attraction moléculaire et con-t formément aux lois suivantes que j'ai vérifiées expérimentalement (*).

Il y a attraction entre un corps dissous et un solide Dans les expériences qui suivent, je me suis proposé de vérifier si un minéral plongé dans l'eau est plus usé lorsque cette eau est en mouvement que lorsqu'elle demeure immobile et, au cas où cette différence 'd'action existerait, de la mesurer. Le problème intéresse la géologie et l'océanographie ; sa solution rendrait un compte précis de l'érosion par les cours d'eau à la surface de la terre et, en expliquant l'usure des terrains balayés par un courant, renseignerait sur la genèse des fonds marins. On sait que le sol de l'Océan est en grande partie formé

par une pluie de poussières minérales d'origine atmosphérique ou volcanique transportées par les vents et de carapaces calcaires et siliceuses d'êtres organisés, animaux ou végétaux, vivant au sein des eaux et qui, après la mort de l'être qui les a sécrétées, obéissent aux lois

de la pesanteur, descendent et vont s'entasser sur le fond. Il importe de savoir si pendant leur chute et par l'effet même de celle-ci, ces débris minéraux perdent une fraction de leur poids plus considérable que celle qu'ils

immergé dans la dissolution.

Cette attraction s'exerce d'une façon instantanée. Toutes choses égales d'ailleurs, l'attraction est directement proportionnelle à la surface du solide immergé. L'appareil est disposé de la manière suivante Un flacon en verre A (Pl. V, fig. 9) d'une capacité de deux litres environ, et à large ouverture, est complètement

fermé par un bouchon traversé par trois tubes. Le tube de verre D, relié au tube E par un raccord en caoutchouc, .est en communication avec un robinet qui introduit l'eau; il pénètre par un bouchon a, percé d'une petite ouverture latérale dans le tube C, plus large, qui lui-même communique par un bouchon b fermant exactement, avec le tube B descendant jusqu'au fond du flacon A et dont l'extrémité courbée, projette et étale le courant contre la paroi de À. (*) J. Thoulet : Attraction s'exerçant entre les corps en dissolution et les corps immergés (Comptes rendus de l'Académie dee sciences, t. XCIX, p. 1072, et t. C, p. 1002).