Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
404
ÉTUDE SUR LES GiTES MÉTALLIFÈRES
L'éruption des granulites et des microgranulites a été suivie de celle de porphyrites (v2 de la feuille de Clermont), parfois micacées. Ces roches forment dans la région de Pontgibaud des filons assez peu nombreux et qui ne semblent pas avoir exercé d'influence bien sensible sur la formation des gîtes métallifères, bien que celle-ci leur soit évidemment postérieure. Un type bien net de ces roches se rencontre à Pranal, dans les travaux du filon Saint-Mathieu.
A l'époque tertiaire, l'Auvergne a été le siège d'une activité éruptive considérable qui s'est largement manifestée non loin de Pontgibaud, dans le massif du Mont-
Dore d'une part, dans la chaîne des Puys d'autre part. Le Mont-Dore présente la disposition d'un grand volcan
central ; ses éruptions, tantôt acides, tantôt basiques, se sont prolongées pendant la plus grande partie des. périodes miocène et pliocène. Les produits de la première
phase d'activité éruptive y ont été principalement des roches acides, phonolithes, rhyolithes et perlites, assez peu développées relativement ; puis sont venus les trachytes et les andésites, soit à sanidine, soit à augite et à hornblende. L'apparition des grandes coulées de basalte, qui se sont étalées tout autour du massif, correspond à la dernière période d'activité du volcan.
Les éruptions de la chaîne des Puys sont beaucoup
,
plus récentes, probablement postpliocènes ; elles sont parfois acides (domites ou andésites) , le plus souvent basiques et formées alors de basaltes et de labradorites. Parmi
les roches de la première catégorie, les plus acides, c'est-à-dire les domites, se présentent sous forme de massifs isolés, de forme arrondie, dont le Puy-de-Dôme fournit le type ; les andésites , au contraire, ainsi que
les roches basiques, forment sur les pentes ou dans le fond des vallées des coulées étendues dont quelquesunes sont venues toucher la limite est des concessions
DE PONTGIBAUD.
405
de Pontgibaud. On a vu plus haut que la coulée labradoritique de Louchadière, se superposant à une traînée basaltique plus ancienne, a barré le lit de la Sioule à Pontgibaud même, et provoqué ainsi la formation d'une plaine alluviale fort étendue en amont. Dans l'intérieur des concessions des Combres, de Barbe-
cot et de Roure , l'activité volcanique a été bien moins accentuée et de moindre durée que dans les deux grands centres mentionnés ci-dessus. Les roches acides de la série trachytique y font complètement défaut ; les roches basiques y sont représentées par des basaltes d'âges divers. Les plus anciens (i3' de la feuille de Clermont) occupent les points culminants de la région, c'est-à-dire, du sud au nord, le puy de Banson (1043m), le puy de la Vialle (960m), le puy de Neufond (9701, le plateau de Laudine (875m), et enfin le plateau coté 816-803 au nord de la Mothe. Ces basaltes forment souvent des massifs isolés, à contour extérieur irrégulièrement arrondi ; leur altitude diminue régulièrement à mesure qu'on avance vers le nord et l'on pourrait à première vue les considérer comme des lambeaux d'une grande nappe émanée du Mont-Dore. Mais quand on examine de plus près la question on constate que ces basaltes s'allongent parfois en coulées dirigées perpendiculairement à la direction de la Sioule (Banson, Laudine), et que leur surface inférieure présente une inclinaison dirigée constamment vers la grande vallée. Il est donc bien probable que ce sont des pro-
duits d'éruptions indépendantes et que l'absence d'évents volcaniques reconnaissables tient simplement à l'importance de la dénudation. Celle-ci a dû être considérable, car ces basaltes recouvrent les alluvions supérieures du pliocène moyen ; ils appartiennent, d'après les recherches les plus récentes (*), au commencement du pliocène supérieur. (*) Michel Lévy : Bulletin de la Société géologique de France, 3° série, t. XVIII, p. 778. Tonie I, 1892.
27