Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 271]

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HISTOIRE DE L'INDUSTRIE MINIÈRE

EN SARDAIGNE.

en 1625, et la Marmora parle, en 1839, des excavations importantes que l'on y constatait ; cependant en 1867, il n'avait encore été fait sur ce point, quoiqu'on soupçonnât déjà la grande richesse des gisements, aucune tentative nouvelle vraiment sérieuse et l'on s'était borné à prendre des permis de recherches. C'est en 1870 que la Société de Lanusei commença à y exploiter le filon de Monte Narba. Sa production a été toujours en croissant jusqu'en 1885, où elle a atteint un maximum de 2.400.000 francs,

de long, 5 à 6 de large et 5 à 6 centimètres d'épaisseur, où les minerais atteignaient localement jusqu'à 30 p. 100

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et, l'an dernier encore, elle s'est élevée à 1.500.000 francs. On a retrouvé là, en effet, un de ces gisements d'argent proprement dit (et non de galène argentifère), si rares en

Europe (Kongsberg en Norvège, Schemnitz en Hongrie, etc.), si développés au contraire en Amérique (le Comstock en Nevada ; Guanajato et Zacatecas au Mexique, etc.). Au milieu d'une grande fracture filonienne très nette et très prolongée, le sulfure d'argent, accompagné d'un peu d'argent rouge et d'argent natif, forme, au milieu d'une gangue de calcite, de véritables bon,anzas suivant l'expression américaine. Mais, par suite d'une idée géologique aventurée, on était persuadé que le filon devait s'ar-

rêter à l'ouest à une région où on le voyait changer de direction et se réduire et l'on y avait limité les travaux. Un ingénieur français, M. Pernolet, qui vint là en visiteur il y a peu d'années, s'étonna de cette affirmation a priori

et eût l'idée de la vérifier. En explorant le pays dans le prolongement du filon vers Serra Silixi, il fut assez heureux

pour en retrouver la suite ; il fit acquérir par nu français depuis longtemps fixé en Sardaigne, M. Gouin, les permis de recherche nécessaires et revint en France former avec quelques amis la nouvelle Société de Rio 011astu, qui a

donné jusqu'ici de fort beaux résultats. C'est ainsi que, dans l'une des mines de cette société, à Sarcilone, l'on a trouvé, il y a trois ans, une masse de minerai d'argent tout particulièrement remarquable .:- un amas de 8 mètres

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d'argent. Les découvertes du Sarrabus ont été, on peut le dire, les,

dernières d'une importance notable qui aient été faites en Sardaigne. Aujourd'hui, à l'activité fiévreuse des vingt-cinq ou trente dernières aimées, a succédé un certain calme et, sur quelques points même, On peut le dire,

un ralentissement. Ce n'est pas que la production des divers métaux ne soit encore considérable ; mais, pour les minerais de zinc, elle est descendue, malgré la hausse. artificielle obtenue sur le prix du métal par un syndicat

des usines d'Europe et les bénéfices très réels qui en résultent pour les mines, de 100.000 tonnes en 1885 à" 83.000 en '1889 (*) ; pour la galène, elle a passé de. 37.000 tonnes à 26.000, etc.

Cela tient, d'une part, à ce que les gisements calamiliaires sont toujours des amas limités et localisés au voisinage de la surface, de l'autre à ce que dans les filons, à mesure que l'on s'enfonce, l'exploitation devient

naturellement plus difficile et plus coûteuse. En outre, au Sarrabus, il se trouve que, au-dessous d'une certaine profondeur, l'argent semble disparaître au moins momen-

tanément. Certes, la Sardaigne minière a encore un bel avenir devant elle et, avec l'introduction déjà accomplie

en bien des points, de méthodes très perfectionnées, elle pourra encore extraire bien des millions de ses mines ; mais on ne saurait nier que la prospérité n'est plus la même qu'autrefois.

Il en résulte un certain malaise qu'accroît la crise agricole, plus intense encore ici qu'autour de Rome ou (*) Dans ces deux dernières années, plusieurs mines ont augmenté assez fortement leur production; mais les chiffres précis nous manquent.