Annales des Mines (1892, série 9, volume 2) [Image 38]

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LA FORMULE

D'EXPLOITATION DE M. CONSIDERE.

les progrès qui tiennent à l'actif des chemins de fer tous doit reconnaître que ces à une foule d'autres causes, on si les commuprogrès se seraient difficilement réalisés, monde n'avaient pas nications entre toutes les parties du les habitants des été facilitées comme elles l'ont été, si pris l'habitude de régions les plus diverses n'avaient pas efforts, de Collabomettre en commun leurs idées, leurs travaillant chacun rer à l'oeuvre du progrès .social, en y les ressources

suivant ses facultés propres et suivant attendre des dues à sa situation topographique. Peut-on restant à établir?

effets analogues des lignes secondaires dans l'ensemble des sont-elles susceptibles d'amener , seules sont relations humaines, ces transformations qui est-il raivraiment fécondes en conséquences indirectes? qu'elles sonnable de leur demander beaucoup plus que ce quelques l'abaissement du prix de produisent directement,

transports? puisse attendre de Nous ne pensons donc pas qu'on d'une importance bien ces lignes des bénéfices indirects trop largenotable. Nous croyons, surtout, que tabler pour grossir ment sur les effets indirects d'une dépense les entraînements les budgets, c'est ouvrir la porte à tous Ce sont des raiet se préparer de terribles mécomptes. sonnements de cette nature qui ont servi, à certaines époques, à justifier les dépenses de luxe les plus disprotoute déportionnées ;. on remarquait, avec raison, que et l'on ne se pense publique faisait aller le commerce, ainsi rerendait pas compte que les avantages indirects minime trouvés. par le public ne représentaient qu'une directement. Que fraction des charges qu'on lui imposait justifiées, des dépenses non reproductives soient souvent le seul agrément par les avantages moraux ou même par Mais il faut n'est pas douteux. qu'elles procurent, cela pas se franchement les envisager comme telles, et ne persuader qu'on fait indirectement un bon placement,

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quand on fait, en réalité, un sacrifice direct à des intérêts, souvent fort respectables, mais qui n'ont rien de commun avec l'accroissement de la richesse publique.

Conclusions sur l'utilité des lignes d'intérêt local. N6us venons d'exposer les raisons qui nous empêchent de croire que les bénéfices divers dûs aux chemins de fer 'd'intérêt local atteignent, en moyenne, les chiffres élevés .qu'indique M. Considère. Nous insistons, surtout, sur le danger qu'il y aurait à prendre ces chiffres pour guides dans les décisions à intervenir sur les espèces particulières. Certes, l'auteur du mémoire n'a jamais conçu ni exprimé la pensée que les conclusions auxquelles il arrive puissent dispenser de l'examen des circonstances particulières de chaque affaire. Il n'en est pas moins vrai ,que, de l'opinion générale que l'on se fera sur le rôle des chemins de fer restant à construire comme facteurs du développement de la richesse publique, dépendra l'orientation donnée à la législation sur la matière, et aussi l'appréciation de la limite de trafic au-dessous de laquelle un chemin de fer doit cesser d'être considéré comme une oeuvre utile.

Nous croyons que, dans cette appréciation, il ne faut pas faire grand fonds sur les calculs et les moyennes relatifs aux avantages généraux à attendre des chemins de fer. Seules, l'étude particulière des éléments de traficconstatés spécialement dans le pays, et surtout la comparaison avec les lignes préexistantes offrant des conditions analogues, pourront conduire à une évaluation plus .ou moins approchée : 1° des recettes à réaliser sur la ligne elle-même ; 2° des recettes qu'elle fournira à l'artère principale dont elle est l'affluent; 3° des bénéfices directs sur les transports qu'elle procurera au public. C'est la somme des avantages ainsi calculés, constituant l'utilité directe de la ligne, qu'il faut comparer aux dépenses directes