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LA FORMULE D'EXPLOITATION DE M. CONSIDÈRE.
LA FORMULE D'EXPLOITATION DE M. CONSIDÈRE.
'Or il est impossible que, dans une même localité, il y ait deux prix courants pour une même marchandise, et le chemin de fer ne pourra pas, à la fois, réaliser l'abaissement nécessaire à la vente à bas prix des houilles destinées à l'industrie, et maintenir le prix élevé que pourraient payer les houilles destinées aux usages
sans inconvénients est très différent d'une marchandise à l'autre. Parmi les centaines de marchandises rangées dans les premières séries du tarif général, si beaucoup peuvent encore utilement réclamer des réductions de taxe, il en est fort peu pour lesquelles il y ait, en pratique, un avantage réel, au point de vue du développement des transports, à descendre jusqu'à la limite extrême du prix de revient partiel.
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domestiques. Ces considérations sont exactes, et elles montrent avec
évidence qu'on est souvent amené, en pratique, à dégrever des transports qui pourraient supporter une taxe élevée, pour rendre possibles des transports similaires qui ne peuvent pas supporter cette même taxe. Mais elles doivent être complétées par un correctif qui nous paraît rendre à la théorie de Dupuit toute sa valeur, et que M. Considère indique lui-même. Il dit en effet « Pour les marchandises de grande valeur, le prix de vente et , par conséquent , la consommation ne sont influencés, par la dépense de transport, que dans une mesure très minime. On n'augmenterait donc guère le trafic en abaissant les tarifs au-dessous des limites nécessaires pour détruire là concurrence des moyens de transport qui rivalisent avec la voie ferrée. » Or, ces limites sont bien supérieures au prix de revient partiel; elles en sont au moins décuples, sur les grandes lignes, lorsque la seule concurrence à craindre est celle du roulage. Cette réserve ne s'applique d'ailleurs pas seulement aux marchandises de grande valeur ; elle S'applique aussi, dans une mesure plus ou moins large , à toutes les marchandises de valeur moyenne, à toutes celles qui valent plusieurs centaines de francs par tonne, et dont le prix par suite n'est presque pas modifié par une différence de quelques francs sur le prix d'un transport.
Pour chaque marchandise, il y a certains abaissements qui donnent des résultats considérables, d'autres qui en donnent fort peu, et le niveau où on peut s'arrêter
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Il est très vrai que les différences dans la valeur des transports ne tiennent pas seulement aux différences dans la nature des marchandises, les seules dont il soit toujours facile de tenir compte, et qu'une même marchandise peut, suivant les circonstances, supporter des prix très différents. Mais l'art de la tarification consiste précisément à savoir discerner les circonstances qui exigent un abaissement de tarif, et à subordonner cet abaissement à des conditions qui en limitent le bénéfice, autant que pôssible, à ceux pour qui il est nécessaire. Si la moitié des expéditions d'une certaine denrée peut supporter un prix que l'autre moitié ne supporterait pas, cela tient souvent à des différences dans la qualité des produits, dans la nature ou les conditions du trafic, dans la provenance, la destination.
Ces différences, un bon chef d'exploitation commerciale doit s'ingénier à les découvrir, et à en faire la base de deux
tarifs différents. Il peut, pour cela, établir des distinctions nouvelles dans la classification, rechercher les conditions spéciales de tonnage, d'emballage, de délai qui conviendraient à une partie du trafic et non à l'autre. S'il s'agit de marchandises qui doivent être réexpédiées au delà de la gare destinataire, on peut leur accorder les réductions spéciales qui leur sont nécessaires sous forme de tarifs communs avec d'autres chemins de fer, avec des entreprises de navigation ou de roulage. On peut même
établir, dans certains cas, des distinctions suivant la destination du produit. C'est ainsi, par exemple, que les Tome II, 189'2.
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