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LA FORMULE D'EXPLOITATION DE M. CONSIDÈRE.
92 .LA FORMULE D'EXPLOITATION DE M. CONSIDÈRE.
téresserait à éviter les dégrèvements inutiles, et c'est ce qui rend la formule acceptable, même à ceux qui croient, comme nous, qu'il importe de ne pas sacrifier la recette nette. En réduisant à 0,005 environ le coefficient de M, on inciterait encore suffisamment le concessionnaire à attirer le trafic des houilles, des minerais, des amendements et engrais de très peu de valeur, trafic pour lequel l'intérêt public conseille de descendre parfois jusqu'au prix de revient partiel des transports. On ne l'intéresserait pas, cependant, à réduire les tarifs au-dessous de ce prix de
- revient partiel ; car si un train supplémentaire de marchandises contient 60 tonnes environ, avec nos coefficients, il ne rapportera encore au concessionnaire que
60 centimes, en ne tenant compte que du terme en M et du terme en K, et pour que la création de ce train lui soit avantageuse, surtout si, en se répétant, elle peut l'obliger à augmenter le matériel, il faudra que le terme en R donne un supplément qui ne soit pas négligeable, c'est-à-dire que le tarif ne descende guère au-dessous de 2 centimes. L'exploi-
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exploitation intensive peut attribuer des bénéfices assez élevés au concessionnaire, il n'y a, croyons-nous, à cela
que des avantages, et ce serait envisager la question d'une manière bien étroite que de voir là un tort fait à l'État et au département. Il nous semble donc que, sans entrer dans les calculs savants où est entré M. Considère, et sans admettre tous ses arguments, on peut reconnaître que sa formule est la plus avantageuse, de beaucoup, parmi toutes celles qui ont été proposées. On pourrait, sans aucun doute,
trouver des cas où, elle aussi, conduirait à certaines anomalies. Mais ces cas nous paraissent devoir être fort exceptionnels, et en variant les coefficients qui y entrent, on peut accentuer ses effets dans un sens ou dans l'autre. Comme, d'ailleurs, tous les éléments du calcul sont fournis par la statistique même la plus élémentaire, son application n'exige ni travaux' spéciaux, ni dépouillements compliqués. En réalité, le seul élément nouveau qu'elle introduise dans le calcul des frais d'exploitation, c'est le tonnage des marchandises ; car, dès à présent, tous les
tant n'aurait d'ailleurs intérêt à, descendre à des tarifs
concessionnaires ont soin de limiter, dans les conventions, le nombre normal de trains à mettre en marche sur leurs
aussi bas, que si, en attirant ainsi un trafic à peine rémuné-
lignes, et de stipuler une rémunération supplémentaire
rateur, il n'entamait pas sensiblement les recettes déjà
pour les trains en sus ; or, cela revient à tenir compte, sous
acquises ; autrement dit, étant admis que les abaissements de tarif ont à la fois l'avantage de faire naître le trafic qui
une forme bien moins rationnelle, du parcours kilométrique des trains. Le surcroît de complication de la formule est donc bien peu de chose, en regard de ses avan-
ne pouvait pas supporter les anciens prix, et l'inconvénient d'entraîner des sacrifices sur le trafic préexistant qui pouvait les supporter, la formule ne poussera à réaliser ces abaissements qu'autant que les avantages l'emporteront réellement sur les inconvénients. Même en réduisant beaucoup le terme constant, l'en-
tages.
Conclusions. - Si l'on admet, comme cela résulte, croyons-nous, de notre mémoire sur les garanties d'intérêts, de celui de M. Considère, et des présentes observa-
semble de la formule, avec le coefficient que nous propo-
tions
sons pour R, assurerait dès le début une rémunération suffisante à l'exploitant, si la recette probable n'était pas
10 Que, pour être vraiment utile, un chemin de fer doit, en général, pouvoir couvrir ses frais d'exploitation, et de
trop faible. Si, avec ce coefficient un peu fort, une