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ÉTAT ACTUEL DE L'INDUSTRIE DU NAPHTE
DANS LA PRESQU'ILE D'APSCHÉRON.
mazout pour la fabrication des huiles de graissage et pour le chauffage des appareils à vapeur.
Chapitre IV. - Prix de revient ; transports ;
im-
pôts, etc. Situation commerciale de Bakou.
-d'accise très élevés.
Aujourd'hui, la production subit un arrêt dont les causes seront examinées plus loin, mais qui tient prinipalement à l'encombrement. On peut affirmer en tous eas que cet arrêt n'est pas dû à l'appauvrissement des
CHAPITRE I. HISTOIRE DU DÉVELOPPEMENT DE BAKOU JUSQU'À L'ÉPOQUE ACTUELLE.
gîtes.
On sait que les sources de gaz combustibles de la presqu'île d'Apschéron sont connues depuis la plus haute antiquité. Sans remonter jusqu'aux Guèbres et aux Parsis, nous rappellerons que, dès le X' siècle, au dire de Marco
Polo, le naphte faisait déjà l'objet d'un commerce
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mer Noire. La production reprit alors un nouvel essor, pour dépasser 2 millions de tonnes en 1887, et atteindre 3 millions en 1888, malgré le rétablissement de droits
im-
portant. Au XVIII' siècle, les voyageurs anglais en quête d'une route vers l'Inde parlent avec admiration de cette
industrie, qui produisait, vers l'année 1800, de L500 à 2.000 tonnes par an. L'annexion définitive de Bakou à la Russie, en 1801, fut suivie de l'établissement d'un monopole que le gouvernement russe octroyait à des particuliers, moyennant le paiement d'une redevance proportionnelle. Sous ce régime, qui dura jusqu'en 1872, la production du pétrole augmenta d'une façon lente, mais continue. Elle atteignait 25.000 tonnes en 1872. La suppression du monopole, et l'abolition progressive des impôts nommés droits d'accise, complètement con-
sommée en 1878, fit monter peu à peu la production jusqu'à 333.000 tonnes. L'encombrement résultant de la surproduction et du manque de moyens de transport commençait à se faire sentir à cette époque. Mais en 1884, la ligne du chemin de fer de Bakou à Tiflis fut livrée au commerce, assurant ainsi les communications entre la mer Caspienne et la
Dans l'espace de vingt années, la production du naphte a donc atteint la production de la Pennsylvanie. Il était intéressant de faire la comparaison. Voici un tableau qui donne, avec quelques lacunes, les chiffres de production de ces deux régions pétrolifères depuis 1860 ANNÉES
CAUCASE
tonnes 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871
1872 1873 1874 1875
5.400 »
5.000 8.700 8.900 11.100 16 100 11.900 27.100 27.500 22.800 24 800 65.000 80.000 95.000
PENNSYLVANIE
tonnes 25.000(1) 250.000 381.000 326.040 266.000 340.000 466.000 447.000 461.000 513.000 671.000 691.000 794.000 1.241.000 1.250.000 1.100.000
ANNÉES
1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1881 1885 1886 1887
1888 1889 1890
CAUCASE
tonnes 195.000 250.000 333.000 380.000 400.000 660.000 833.000 900.000
1.480.000 1.916.000 1 980.000 2 750.000 3.200.000 3.200.000 3.000.000(?)
PENNSYLVANIE
tonnes
1.112.000 1.837.000 1.887.000 2.462.000 3.250.000 3.412.0003.800.000 3.025.000 2.912.000 2.600.000 3.125.000 2.650.000 2.012.000(2)
3.638.000
(*) Nous avons compté 8 barils à la tonne (le baril tient 150 à 160 litres). (**) En Pennsylvanie comme à Bakou, il faut bien se garder
de conclure d'un abaissement de la production à l'appauvrissement des gîtes. Dans ces deux régions, il y a en réalité encore bien des terrains pétrolifères, et l'épuisement des régions connues est largement compensé par la découverte de nouveaux champs d'exploitation. Les raisons de ces variations sont absolument commerciales. En Pennsylvanie, il faut les chercher actuellement dans la lutte des producteurs indépendants contre la Standard oil Company.