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LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.
n'avaient mentionné à son actif aucune inflammation de gaz. Le 2. août 1832, dix mineurs y trouvèrent la mort dans
un coup de grisou dont les circonstances ont été ainsi relatées à l'ingénieur des mines par le directeur des travaux: « J'ai l'honneur de vous informer que le gaz hydrogène
s'est enflammé dans les exploitations de la petite veine du midi en plat au niveau de 385 mètres à la fosse SaintJoseph, au moment où une mine préparée par un coupeur de mur faisait explosion. « Cet accident a été suivi d'une forte détonation qui a renversé tous les châssis d'aérage existant sur ce point il ne peut être attribué qu'à l'état de l'atmosphère qui subissait alors une perturbation d'autant plus violente qu'un orage qui s'annonçait depuis quelques heures éclatait pour ainsi dire en même temps. « La conduite de l'air dans les exploitations précitées ne laissait rien à désirer ; toutes les précautions en usage dans les travaux qui renferment du grisou ont été prises, toutes les lampes à la Davy étaient fermées ; en un mot,
il n'y a eu aucune négligence de la part d'aucun chef, ni aucune imprudence de la part d'aucun ouvrier. « Malgré l'empressement avec lequel les employés supérieurs de l'administration se sont rendus sur les lieux, nous avons à déplorer la perte de dix ouvriers,
dont huit morts dans les travaux et deux quelques heures après en avoir été retirés. Deux individus grièvement brûlés par le gaz sont hors de danger ; trois autres
ouvriers, qui n'ont été qu'asphyxiés, sont totalement guéris. « Tous les soins et secours que réclamaient ces malheureux leur ont été prodigués, ainsi qu'aux parents des victimes de ce triste événement.
« Je n'ai pas besoin sans doute de vous dire que
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nous nous tenons plus que jamais en garde contre les accidents de ce genre et que rien ne sera négligé pour en prévenir le retour. »
C'est la première fois que nous voyons un procès-
verbal d'explosion mentionner l'influence des perturbations atmosphériques. Cette influence, qu'on est à peu près d'accord aujourd'hui pour considérer comme peu importante, au moins dans nos couches minces bien aérées, devait à cette époque jouer un rôle sérieux. On comprend en effet que la dépression barométrique pouvait rendre dangereuse une atmosphère qui était jours dans des conditions inquiétantes , à cause toude l'abondance du grisou et du peu d'énergie de la ventilation.
La fosse Saint-Joseph était pourvue de deux puits d'extraction, dont l'un servait d'entrée d'air et l'autre de retour d'air par l'intermédiaire d'un petit foyer établi
au niveau de 200. Ces dispositions constituaient sans doute des conditions d'aérage passables , mais la quantité d'air qui allait aux fronts de taille était très faible à cause du peu d'étanchéité des parois des galeries, et l'orifice du puits de retour d'air était aménagé de telle
sorte que les manuvres de clichage contrariaient le courant d'air. Aussi l'administration prit-elle à ce sujet l'arrêté sui-
vant
Arrêté préfectoral du 22 décembre 1832 Nous, préfet du Nord, Vu le rapport de l'ingénieur en chef des mines proposant l'adoption des dispositions convenables pour prévenir le retour de l'accident survenu le 2 août 1832, dans la dite Saint-Joseph, dépendant de la concession fosse à charbon d'Anzin, où dix ouvriers ont perdu le vie par suite de l'inflammation du gaz hydrogène ;