Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
492 NOTE SUR LES PRINCIPAUX GISEMENTS MINÉRAUX
la mortalité et à la rendre même inférieure à ce qu'elle est dans le reste de l'empire (*), les individus et les sociétés se sont heurtés et se heurtent encore à des diffi-
cultés inextricables dues au très grand nombre de petits propriétaires, à leurs coutumes variées et à leurs prétentions exagérées. Il faut ajouter de plus que, les communications font à peu près défaut dans le Caucase. La Transcaucasie est séparée de la Russie du nord par la chaîne du Caucase ; une seule route construite à grands frais, celle du Dariel, joignant Tiflis à Yladi-Kavkaz, traverse la chaîne, en passant à des altitudes de 2.000 mètres. Aujourd'hui par (mais seulement depuis 1884) l'isthme est traversé la partie occidenune ligne ferrée, à une seule voie, dont tale (Batoum à Tiflis), livrée au commerce depuis 1878, 40 millipossède des rampes très dures, ayant jusqu'à mètres par mètre, et plus. C'est par cette unique artère industriels ; et que doivent se faire tous les transports carrossables font-elles encore, pour l'atteindre, les routes donc qu'une enà peu près complètement défaut. Lors elle doit le point de se fonder, treprise minière est sur d'abord employer des capitaux considérables à l'établissement des voies de communication. ce pays Toutes ces raisons expliquent pourquoi, dans malaisé de créer pourtant si riche, il a été jusqu'ici si de toutes dés exploitations minières. La plus importante naphte, n'existe les exploitations du Caucase, celle du mines de guère que depuis une vingtaine d'années. Les la maison cuivre de Kédabek et de Kalakent, achetées par aujourd'hui à Siemens en 1863, commencent seulement plusieurs produire des bénéfices, après avoir englouti du millions en travaux de toutes sortes. L'exploitation 1879. Et à manganèse, à Kvirilla, n'a commencé qu'en (*) Élisée Reclus, l'Asie russe.
DE LA RÉGION DU CAUCASE.
493
côté de ces gisements connus et exploités, un grand nombre restent encore non occupés, faute de capitaux et de travailleurs de tout ordre. Il nous a donc semblé intéressant de mettre à profit les renseignements qui nous ont été communiqués sur les
gîtes miniers et les gisements de combustibles (houille et pétroles) du Caucase, et de résumer ici leurs conditions de gisement et leur situation. Au préalable, nous devons dire quelques mots sur la géologie et la géographie de la région du Caucase.
La chaîne du Caucase a été formée vers la fin de l'époque tertiaire. Elle est presque exactement rectiligne, ouest-nord-ouest est-sud-est ; formant vers l'ouest une chaîne presque unique, sans chaînons latéraux développés, elle s'épanouit beaucoup à l'est, en formant la région montagneuse du Daghestan. Elle est d'ailleurs reliée à l'AntiCaucase par des chaînons qui séparent le versant Caspien du versant de la mer Noire, et déterminent, avec le Caucase et l'Anti-Caucase, deux vallées principales, l'une, celle de Kour, se dirigeant vers la Caspienne, l'autre, celle du Rion, beaucoup plus courte et affectant plutôt la forme d'une cuvette, ouverte vers la Mer Noire. Dans ces deux vallées, mais principalement dans celle du Kour, sont développées d'importantes formations tertiaires de tous les étages. Du côté de la Caspienne ces formations sont recouvertes par des dépôts de loess, fort considérables, et le devenant d'autant plus que l'on S'éloigne davantage vers l'est. Les loess reposent direc-
tement sur les formations tertiaires supérieures dites aralo- caspiennes, au-dessous desquelles se trouvent les couches de naphte. Sous le tertiaire on trouve quelques couches crétacées, peu développées ; puis le jurassique, assez développé au contraire des deux côtés de la chaîne, et traversé en maints endroits, par des nappes de diabases et de méla-