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BASSINS HOUILLERS DU NORD DE LA FRANCE
ET DU SUD DE L'ANGLETERRE.
de cette ligne pouvaient avoir chance d'aboutir. Mais c'était là une indication trop vague ; la bande houillère, dans la partie où elle est connue, est loin d'être rectiligne; il n'y a pas de raison pour qu'elle le soit davantage dans la partie inconnue. La ligne hyp`othétique de raccordement pouvait s'élever très haut vers le nord ou
déterminé une série de voûtes et de cuvettes, plus ou
descendre vers le sud; au fond elle restait complètement indéterminée. Il n'y avait là, ni au point de vue géologique, ni au point de vue pratique, une indication assez sérieuse pour motiver, ni même pour excuser des travaux de recherches. Mémoire de Godwin-Austen. - La question est entrée dans une nouvelle phase, à la suite d'un travail remarquable de Godwin-Austen, lu en 1855 devant la société
géologique de Londres ('). Dans ce mémoire, GodwinAusten s'attachait à montrer que l'étude des couches superficielles peut nous renseigner sur l'allure des terrains situés en profondeur, non seulement quand il s'agit de terrains concordants (ce qui est la loi élémentaire et fondamentale de la géologie), mais même lorsqu'il s'agit de séries superposées en discordance, et par conséquent, semblerait-il , complètement indépendantes l'une de l'autre. Pour bien faire comprendre l'importance de cette conclusion, on peut en faire immédiatement l'application à la question que je posais tout à l'heure, à celle du raccordement possible des bassins houillers du nord de la France et du sud de l'Angleterre. Ces bassins houillers, tels qu'ils nous apparaissent aujourd'hui, sont le résultat de plis énergiques, formés après le dépôt de la houille, à la fin de la période primaire. Ces plis, comme tous ceux que nous connaissons dans l'écorce terrestre, ont (*) On the possible extension of the Coal Measures, beneath the south-eastern part of England, by R. Godwin Austen (Quarterly Journal of the Geol. Soc. of London, p, 38, vol. 12, 1856).
moins irrégulières dans les détails de leurs formes, mais se suivant parallèlement sur de longs espaces. Leur ensemble a formé une chaîne, probablement assez élevée,
mais certainement émergée après l'époque houillère. Dans la période secondaire, la mer est venue réoccuper les .espaces abandonnés, et, en rongeant progressivement le pied des falaises, elle a substitué au relief primitif du sol une plaine d'abrasion marine; elle n'a laissé subsister de l'ancienne chaîne que les parties qui s'élevaient alors au-dessus d'une surface à peu près plane et horizontale.
Il en résulte que les terrains les plus récents, parmi ceux qui entraient dans la composition de la chaîne, quelle qu'ait été d'ailleurs leur extension primitive, n'ont été conservés que dans le fond des cuvettes, ou plis syn-
clinaux. Par conséquent le problème de suivre une bande de terrains houillers, revient, au moins pour les régions qui nous occupent, à suivre un pli synclinal des terrains primaires. En second lieu, d'après la règle de Godwin-Austen, le problème de suivre un pli synclinal des terrains primaires,
reviendrait à suivre un pli synclinal des terrains plus récents qui leur sont superposés. C'est-à-dire qu'à l'étude, impossible sans sondages et sans puits, des terrains masqués en profondeur, on peut substituer l'étude des terrains visibles aux affleurements. Ces terrains, dans les bassins de Paris et de Londres, n'ont pas subi de mouvements comparables à ceux qui ont affecté les couches primaires ; ils n'en ont pas moins été dérangés de leur horizontalité primitive ; s'ils ne sont pas plissés, ils sont au moins ondulés, et l'étude de ces ondulations devient la base de toute recherche de houille. Godwin-Austen a pu indiquer, dès 1854, quelles lui semblaient être les conséquences du principe énoncé la cuvette houillère du Somerset est bordée au sud par