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BASSINS, HOUILLERS DU NORD DE LA FRANCE
un pli anticlinal, ou, si l'on veut, par une voûte, formée 'de terrains carbonifères et dévoniens, et censtituant la chaîne de collines connue sous le nom de Mendip Hills. .À l'endroit où la voûte dévonienne disparaît à l'est sous les couches jurassiques, ces couches forment elles-mêmes
une voûte moins accentuée, qui se poursuit au sud de Londres dans les terrains crétacés, et vient aboutir auprès de Folkestone. Cet accident, jalonné sur presque tout
son parcours par la croupe des North Downs, indique, d'après les idées de Godwin-Austen, la prolongation de l'anticlinal paléozoïque ; par conséquent la prolongation de la cuvette houillère du Somerset, si elle existe, doit se trou-
ver en avant de cette ligne ; c'est entre Radstock, Epsom et Douvres que doivent s'échelonner les recherches. Le résultat du sondage de Douvres est une éclatante confirmation des prévisions de Godwin-Austen. Si ce résultat a étonné plusieurs géologues français, c'est qu'ils prenaient pour point de départ, non plus le bassin du Somerset, mais le bassin franco-belge. Ce dernier, sans chercher pour le moment à préciser plus que ne le faisait Godwin-Austen, est d'abord limité au sud par la large saillie de terrains primaires 'qui forme l'Ar-
denne. Les terrains crétacés, sous lesquels disparaît- à l'est le massif paléozoïque de l'Ardenne dessinent à leur tour une grande voûte surbaissée, connue sous le nom d'axe de l'Artois. Cet axe anticlinal, toujours en prenant les choses en gros, se dirige vers le Boulonnais où la voûte s'ouvre en son centre pour laisser apparaître une boutonnière de terrains -jurassiques. De même que la prolongation du bassin du Somerset doit se chercher ,
au nord des North Downs, celle du bassin houiller francobelge devrait alors se chercher au nord de l'axe de l'Artois et de la boutonnière du Boulonnais, suivant une ligne qui irait à peu près abohtir à Calais, en face de Douvres, en face par conséquent de la prolongation du bassin du Somerset.
ET DU SUD DE L'ANGLETERRE.
Cette dernière partie des conclusions de Godwin Austen est, même une fois le principe admis, sujette à des objections qui n'atteindraient pas la première partie, relative à l'Angleterre. L'axe 'de l'Artois, non plus que l'Ardenne auquel il fait suite, ne correspond pas à un pli anticlinal unique, mais à une série de plis anticlinaux. Ce qu'il faudrait suivre pour arriver à une conclusion précise, c'est l'accident bien déterminé qui limite au sud le bassin houiller, et qui, d'après les travaux de M. Gosselet, est connu sous le nom de crête ou axe du Condros. Le tracé de cet axe, comme nous le verrons, n'est pas connu avec une complète certitude au delà du point où disparaît le terrain houiller, à Fléchinelle ; mais il semble peu probable qu'il remonte vers le nord du Boulonnais. De plus des affleurements de terrain houiller reparaissent dans le Boulonnais, à Hardinghen et au sud de Ferques. GodwinAusten croyait n'avoir pas à en tenir compte parce qu'a cette époque on considérait ces lambeaux comme contemporains du calcaire carbonifère, dans lequel ils sont en effet intercalés par suite de déplacements mécaniques. Mais on sait aujourd'hui que la houille d'Hardinghen appartient bien au Véritable terrain houiller ; on aurait donc là un point du prolongement cherché de la cuvette houillère, ce qui ferait aboutir la ligne, non pas à Calais, mais au Gris-Nez, c'est-à-dire notablement plus au sud. La ligne anticlinale des North Downs ferait face, non pas à la limite méridionale, mais à la limite septentrionale du bassin du Boulonnais. S'il en est ainsi, on aurait eu théoriquement raison de croire qu'on ne trouverait pas à Douvres la prolongation de la cuvette franco-belge, comme on a eupratiquement raison d'espérer qu'on y trouverait la prolongation de la cuvette du Somerset. La seule conséquence
à tirer de cette prétendue contradiction, serait qu'il y
aurait deux lignes distinctes de cuvettes houillères venant aboutir en face du détroit du Pas-de-Calais.