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ET DU SUD DE L'ANGLETERRE. 12
.BASSINS HOUILLERS DU NORD DE LA FRANCE
II. PRINCIPE DES RECHERCHES: REPRODUCTION DES PLIS SUIVANT LES MÊMES LIGNES.
Je me suis contenté jusqu'ici de faire un exposé sommaire et pi-esque uniquement au point de vue historique, des questions qui pouvaient se rattacher à la découverte de la houille à Douvres. On voit qu'il y a deux questions bien distinctes En premier lieu, le principe de la reproduction des plis
suivant les mêmes lignes est-il solidement établi? Sur quelles preuves est-il fondé? et quelle précision est-on en droit d'attendre des indications qu'il fournira? En second lieu, si le principe est admis, peut-on, dans l'état de nos connaissances, déterminer avec quelque certitude, sur la rive française du Pas-de-Calais, les axes
des plis successifs qui affectent les terrains secondaires, et qui donneraient par là même les tracés des plis anciens?'
Peut-on savoir en particulier où vient aboutir près de la mer l'axe de la cuvette houillère du bassin francobelge ?
Je traiterai d'abord la première question, qui est, en dehors de toute application pratique, la plus importante au point de vue géologique. Dans quelle mesure peut-on dire, en donnant à la proposition la forme la plus simple et la plus générale, que les plis de l'écorce terrestre se reproduisent toujours aux mêmes places ? Arguments de Godwin-Austen. - Tout d'abord il est bon de rappeler que Godwin-Austen n'a pas été et n'a pas voulu être aussi explicite en son énoncé ; il dit seulement : « La loi générale semble être que, lorsqu'une bande de l'écorce terrestre a été énergiquement plissée et fracturée, tous les mouvements .(disturbations) postérieurs suivent exactement les mêmes lignes, et cela simplement, parce
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que ces lignes sont des lignes de moindre résistance ». Quant aux arguments qu'il fait valoir, ils sont:bornés à l'étude du pli anticlinal qui limite au sud les cuvettes houillères ; comme je l'ai indiqué plus haut, l'axe de l'Artois fait suite à l'axe paléozoïque du nord de l'Ardenne, et l'axe des North Downs fait suite à l'axe paléozoïque des
Mendip Hills. C'est là au fond la donnée principale. Il faut ajouter que tout le long de la bande houillère du Nord et du Pas-de-Calais, l'axe de l'Artois l'accompagne au sud, et, d'une manière générale, en suit la direction.
Malheureusement cet axe de l'Artois n'est pas défini géologiquement avec une précision suffisante ; le nom a été donné d'abord à une ligne topographique, à une ligne
de hauteurs qui va d'Arras au nord du Boulonnais, et c'est aux accidents géologiques constatés en différents points de cette ligne que, sans discuter suffisamment leur continuité, on a étendu ensuite le nom primitif. Il n'y a donc là, à vrai dire, qu'une première indication qui demanderait à être précisée; et quant aux remarques de Godwin Austen sur l'épaississement ou l'amincissement
des assises crétacées ou tertiaires, en face des points où la bande houillère se rétrécit ou s'épanouit, la portée en semble discutable. Lors donc que Godwin-Austen conclut qu'entre l'accident ancien et l'accident récent, il y a non seulement une coïncidence générale de direction, mais
une coïncidence plus étroite dans les différents traits géologiques et dans les détails de la structure, on peut trouver la conclusion prématurée. La coïncidence n'est pas prouvée; comme l'a dit M. G-osselet (*) , c'est une hypothèse probable, si l'on veut, mais qui reste à démon-
trer par l'observation. Il faut encore rappeler un argument indirect donné par Godwin-Austen, argument qui a produit une vive impres(') Annales Soc. Géol. du Nord, t. XIX, 1801, p. 21.