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ET DU SUD DE L'ANGLETERRE.
BASSINS HOUILLERS DU NORD DE LA FRANCE
sans être influencés par l'accident ancien? Même en admettant sans réserves la loi de Godwin-Austen, même en essayant de la rattacher à des idées théoriques sur la déformation de l'écorce, on ne voit aucun moyen de faire
à ce sujet la moindre prévision dans un sens ou dans l'autre. L'observation seule pourra décider quand on aura des données pour étudier un nombre suffisant de cas particuliers.
Nous avons vu plus haut que, dans le cas du décrochement du bassin houiller auprès de Douai, les plis récents continuent à suivre les plis anciens. Il est vrai que là je crois qu'il y a plutôt une simple déviation des plis, et que l'exemple n'autorise pas alors à tirer de conclusions pour le cas d'un véritable décrochement par faille. Il est assez remarquable que le bombement plus méridional qui correspondrait à l'axe du Condros et que j'ai déjà signalé entre Fauquembergue et Arras, ne semble
pas participer à cette déviation, et qu'il suive la corde des courbes formées par les plis plus septentrionaux. Mais, comme on ne connaît pas dans cette partie l'allure des plis paléozoïques, il n'y a pas de conséquence à en tirer.
En tous cas, s'il était permis de .s'en rapporter à cet exemple, on serait amené à penser que les décrochements n'interrompent que momentanément la superposition des plis et que, même dans le cas de cette complication exceptionnelle , le tracé du pli récent continue à jalonner dans son ensemble le tracé du pli ancien auquel il est superposé.
Conclusions. - En résumé, les conclusions de cette étude théorique sont les suivantes : Les plis de l'écorce terrestre se reproduisent toujours aux mêmes places. Il ne s'agit pas seulement d'une tendance à occuper les mêmes emplacements., mais d'une véritable loi qui, pour
les. bassins de Paris et de Londres au moins., doit être considérée comme établie avec certitude. Cette loi est démontrée pour les plissements secondaires et tertiaires, et l'étude du bassin houiller du Nord permet de l'étendre, avec une précision au moins égale, aux plis paléozoïques.
La même loi semble s'appliquer aux plissements transversaux qui accompagnent le réseau principal et le coupent orthogonalement. Mais, pour ce second réseau, en général moins accentué, les vérifications sont encore trop peu nombreuses pour qu'on puisse voir là autre chose qu'une induction encore discutable.
En dehors des plissements, l'écorce terrestre est soumise à des mouvements locaux d'élévation et d'affaissement,à des oscillations séculaires; contrairement à ce qui a lieu pour les lignes de plissement, les aires d'affaissement et d'élévation sont essentiellement variables d'une époque à une autre.
La loi énoncée permet, par l'étude des ondulations même peu marquées des terrains superficiels, de suivre l'allure des plis plus accentués des terrains discordants .masqués en prefondeur. Dans les cas où ces plis seraient des plis dyssymétriques ou couchés, il reste une certaine
indétermination, parce qu'une ligne unique tracée à la surface ne peut suffire à définir l'emplacement d'un pli couché.
Dans le cas où les plis anciens seraient interrompus par des lignes de décrochement, on ne sait pas dans quelle mesure ces accidents se répercutent à la surface; il semble pourtant que la coïncidence des plis anciens et récents n'en est altérée que momentanément et qu'elle se conserve pour l'ensemble du tracé.