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BASSINS HOUILLERS DU NORD DE LA FRANCE
ET DU SUD DE L'ANGLETERRE.
que tout système de plis semblait complété par un sys-. tème orthogonal : le pli de Frethun et le pli de San gatte appartiennent â ce réseau orthogonal; ils sont perpendiculaires à la direction que nous voulons étudier.. Il résulte de là que les courbes de niveau des surfaces topographiques étudiées, sur le sol français ou près de la côte française, ne peuvent nous donner que des renseignements indirects sur les axes qu'il importerait de
n'est nulle part connu dans le Boulonnais. La coïncidence de l'ancienne ligne de rivage avec la direction des plis n'est donc que momentanée ; comme je l'ai déjà expliqué,
suivre. Il n'en est heureusement pas ainsi pour les courbes de niveau, poursuivies sous le détroit par MM. Potier et de Lapparent ; elles mettent en évidence une chute brusque des couches vers le nord, qui suffit à marquer, sinon la position précise, au moins la direction moyenne du pli qui part de Folkestone. Si l'on remarque que cette
chute brusque des couches a pour homologue le plongement rapide des couches aptiennes, - observé sur la côte
près de Wissant, on pourra tracer très approximativement l'axe du pli, et se convaincre qu'il va rejoindre le bombement de Ferques. La ligne ainsi obtenue est d'ailleurs très sensiblement perpendiculaire aux ridements du fond de la mer. Mais de plus, on connaît sur la côte anglaise un petit bombement secondaire, entre le pli de Folkestone et le terrain houiller de Douvres. Les affleurements sous-marins permettent aussi de suivre, sur plusieurs kilomètres, l'axe de ce pli secondaire, qui s'infléchit rapidement vers l'est et même vers le nord-est. C'est encore une amorce précieuse de raccordement. Il est bon de remarquer, encore une fois, que l'étude des anciennes lignes de rivages jurassiques ne fournirait pas de résultats concordants avec ces premières données. Le jurassique, dans le Boulonnais, est limité vers le nord par le pli de Ferques ; or le sondage, de Douvres, situé au
nord du même pli, a rencontré près de 200 mètres de jurassique ; il a même, affirme-t-on, rencontré le lias qui
c'est là un fait très naturel, et tout à, fait conforme à
l'observation des rivages actuels. L'ensemble des données
géologiques permettait d'ailleurs de prévoir que la dépression du Pas-de-Calais était déjà dessinée à l'époque jurassique, et qu'alors comme maintenant elle faisait communiquer la mer de la Manche avec la mer du Nord. Il faut donc laisser de côté les lignes, d'ailleurs mal connues, des anciens rivages ; mais on peut encore, pour suivre les plis, s'aider des courbes de niveau du fond de la mer actuelle. J'ai montré (*) que, pour la mer du Nord et pour la Manche, ces courbes mettent en évidence un double système de ridements orthogonaux, qui se raccordent avec les plis connus sur les côtes. Il n'est donc pas téméraire de croire que leur étude donnera, pour ce cas particulier, au moins une indication utile. Sans doute ce ne
sera qu'une indication approchée, parce que dans le détroit les ridements transversaux sont seuls bien marqués , et que les indentations des courbes de niveau autour de ces ridements sont à la fois trop petites et trop nombreuses pour préciser le tracé du second système. On est, au fond, amené à s'appuyer pour ce tracé sur la condition de perpendicularité qui n'est et ne peut être qu'une condition approchée. Le seul pli bien connu sur la côte anglaise, outre ceux dont j'ai déjà parlé, est le bombement de Thanet (**), qu'on serait ainsi amené à faire aboutir près d'Ostende (où (1 Bull. Soc, géol., note citée, t. XX, p. 156. (**) M. Barrois a considéré le bombement de Thann comme un bombement transversal; je ne puis me ranger à cette opinion, le bombement de Thanet semblant se continuer avec évidence par les pointements de craie signalés le long de la Tamise.