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OS MODERNES
par Berzelius (traces) ; de Kissingen et d'Aix-la-Chapelle, par Liebig (traces); d'Orezza, par Poggiale Clemm et Forchhammer ont reconnu dans les dépôts formés par évaporation de l'eau de mer du phosphate de chaux accompagné de carbonate et de fluorure (**). On a, d'ailleurs, aussi constaté l'existence de fluorures dans différentes substances végétales et animales (sang, lait, urine, jaune d'ceuf) (***) Ils sont, en somme, beaucoup plus répandus dans la nature qu'on ne l'a cru longtemps.
Il n'y a donc pas lieu de s'étonner que les eaux tration, qui sont venues au contact des ossements d'animaux, aient pu contenir de petites quantités de fluorures en dissolution et produire, à la longue, une modification sensible dans la composition de ces ossements. Mais leur fluoration n'a pu s'opérer sans doute qu'avec une extrême lenteur à cause de la très faible proportion des fluorures en dissolution. Le plus ordinairement les traces sont tellement minimes qu'il est fort difficile de les reconnaître par l'analyse. Aussi faut-il un grand nombre de siècles pour que la variation de teneur en fluor devienne appréciable. Les autres changements dans la nature des ossements fossiles se font souvent beaucoup plus vite et d'une façon beaucoup plus irrégulière. Une augmentation de plusieurs centièmes sur la teneur en oxyde de fer peut se produire dans un intervalle de temps assez court; il en est de même d'une variation notable dans les proportions de phosphate et de carbonate de chaux ; quant à la silice, (*) Dictionnaire de chimie, de Würtz, t. II, p. 4206. (**) Daubrée, Gisements de chaux phosphatée (Annales des mines, 1868, p. 81). (***) Nicklès, Comptes rendus, 1857, II, p. 331; %man, Zeitschrftf. physiolog. Chen-tie, 1888, p. 322.
ET OS FOSSILES.
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au sulfate de chaux et à la pyrite de fer, on ne les rencontre que d'une manière tout à fait accidentelle. Ces diverses modifications dans l'état chimique des ossements dépendent essentiellement de la nature des eaux filtrantes
et, par conséquent aussi, de celle des terrains qu'elles traversent.
Il en est de même de la proportion des matières organiques, qui diminue avec le temps, mais d'une façon très
irrégulière, selon que le terrain est plus ou moins perméable, et qui reste quelquelbis encore considérable dans des ossements très anciens. Les différences sont trop grandes, d'un gisement à un
autre, pour que l'on puisse, en général, tirer de la présence ou de la proportion de ces éléments aucune induction sur le temps pendant lequel les os ont séjourné dans la terre. La fixation du fluor sur le phosphate des os est de même subordonnée dans une certaine mesure aux conditions de gisement; mais les circonstances locales ont probablement une influence beaucoup moindre à cause de la lenteur du phénomène. Dans tous les cas, la série des analyses qui précèdent montre bien que la teneur en fluor s'accroît avec le temps d'une façon très sensible pendant les dernières périodes géologiques et qu'elle peut fournir , en conséquence beaucoup mieux que les autres éléments , un indice caractéristique de l'ancienneté des os.
J'ai fait sommairement connaître les résultats de ces recherches sur la variation de la teneur en fluor des ossements fossiles dans une communication présentée à l'Acacemie des sciences le 25 juillet 1892.