Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
194
OS MODERNES
Acide phosphorique
ET OS FOSSILES.
Os longs.
Scapulinn.
Tibia humain.
34,30 1,43
35,67 1,84
28,72 0,17
L'acide phosphorique avait donc diminué plus dans l'os
humain que dans les os d'animaux, comme s'il eût été plus ancien. Mais, si l'on prend le rapport de l'acide phosphorique au fluor, on trouve respectivement, dans les trois cas 23,9
19,1
168,9
Or, j'ai établi (tableau de la page 182) que le rapport du poids de l'acide phosphorique au poids du fluor dans les os modernes était voisin de 193 dans les os modernes, tandis qu'il s'abaissait presque à 31 pour la moyenne des os quaternaires, que j'ai examinés, et à 19 environ pour la moyenne des os de la période pliocène. Les os d'animaux trouvés dans les sablières de Billancourt présentent donc une teneur relative en fluor intermédiaire entre les moyennes trouvées pour les ossements quaternaires et pour des ossements pliocènes, puisque le rapport déduit des analyses est pour l'un de 23,9, pour l'autre de 19,4. Pour le tibia humain au contraire, le rapport s'élève à 168,9. Il est donc 8 fois plus grand que dans les os d'animaux et seulement un peu moindre que dans les os mo.
dernes (proportion de 5/6).
On doit en conclure que c'est un os d'âge récent sinon
moderne et que , s'il a été vraiment trouvé dans les graviers anciens de la Seine, à peu de distance des os d'animaux quaternaires, ce ne peut être que par suite d'un remaniement naturel ou accidentel de ces graviers. Il est permis de croire que cette méthode nouvelle de contrôle pourra être souvent utile dans l'examen des problèmes relatifs à l'antiquité de l'homme. Il arrive souvent, en effet, que, dans les fouilles exé-
'195
entées sur les stations préhistoriques, on rencontre des ossements humains avec des ossements d'animaux soit dans des alluvions anciennes , soit dans des cavernes des abris sous roches, etc. Si l'homme et les animaux ont été contemporains, leurs
ossements ayant été, dans le même gisement, exposés aux mêmes influences et ayant subi les mêmes transformations, doivent avoir sensiblement la même teneur en acide phosphorique et en fluor.
Mais, 'si les ossements humains- sont d'un âge beaucoup plus récent que ceux des animaux et n'ont été intro-
duits que plus tard dans leur voisinage, on en trouvera la preuve dans l'analyse chimique ; car elle montrera des différences très importantes entre les proportions relatives d'acide phosphorique et de fluor des os récents et des os fossiles.
En terminant cette étude, je tiens à dire que ma tâche a été facilitée par la collaboration d'un jeune chimiste, M. Goutal, qui s'est parfaitement assimilé mes procédés d'analyse et notamment de recherche du fluor et qui m'a fort aidé pour l'exécution des très nombreux essais, que renferme ce travail.