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NOTE SUR DEUX EXPLOSIONS
DE RÉCIPIENTS SOUDÉS.
En effet, avec le système d'assemblage employé, le
Pour toutes ces raisons, il y avait à la fois, à la jonction de la virole et des fonds, exagération de fatigue et réduction de résistance. De plus, la rainure circulaire dont nous avons expliqué l'origine constituait une véritable amorce de fissure, qui ne demandait qu'à cheminer dans l'épaisseur du métal aigri par le travail du soudage, sous l'influence des mouvements de soufflet des calottes
raccordement des fonds de chaque réservoir avec la virole ne pouvait se faire, comme il l'aurait fallu pour que l'ensemble présentât une flexibilité convenable, par un congé ou une surface-canal de rayon suffisant. Ces pièces étaient au contraire réunies à arêtes vives, atténuées seulement à l'extérieur par l'écrasement du métal lors de l'exécu-
tion de la soudure; elles ne présentaient donc que d'une manière très imparfaite l'apparence de congé indiquée
par la fig. 1, et à plus grande échelle par la fig.
11,
Pl. XII, extraite des plans d'exécution. On s'explique que par suite de la rigidité résultant de cette disposition défectueuse, la région des soudures circulaires devait être très fatiguée, grâce aux mouvements de soufflet des fonds, variant avec la pression interne, et qui produisaient dans cette partie un effort de flexion fréquemment renouvelé. Cet effet était en outre aggravé par les circonstances suivantes En premier lieu, les tôles avaient subi, par suite du martelage à chaud, une modification de texture, c'est-àdire une altération qui en avait rendu le métal plus dur dans la région où, précisément, elles fatiguaient le plus
sphériques.
Ainsi s'explique de la manière la plus claire la projection des fonds qui ont cédé à Lyon et à Tours. Dans les deux cas, une fissure, amorcée comme nous venons de l'indiquer, s'est peu à peu propagée tantôt sui-
vant la soudure elle-même, tantôt en plein métal de la paroi cylindrique, et a fini par déterminer la rupture. On a en quelque sorte saisi cet effet à Lyon, dans l'une de ses phases intermédiaires, en déshabillant une autre locomotive dont le récipient a laissé voir à l'extérieur, sur un certain développement, une fissure qui, partie du sommet de l'angle vif de la rainure intérieure située dans le pli de raccordement de la virole et de l'un des fonds,
s'était peu à peu propagée et avait, en fin de compte, traversé toute la tôle.
par flexion. En second lieu, le mode de soudage employé avait produit, à l'intérieur de l'appareil, un refoulement du métal qui avait engendré un bourrelet circulaire sur chacune des deux tôles en contact, et ces bourrelets délimitaient
De même, sur quatre des six éprouvettes découpées dans le corps cylindrique et le fond resté intact du réservoir de Tours, on a remarqué qu'il s'était déjà formé une amorce de fissure au sommet de l'angle aigu dessiné par les deux bourrelets, suivant la soudure ou en pleine tôle. Les mêmes causes avaient donc commencé à produire
une sorte de rainure à angle vif pénétrant dans l'épais-
des effets analogues.
seur de la paroi, qui se trouvait ainsi notablement réduite dans la partie la plus sujette à rupture.
Ce vice de construction est d'autant plus dangereux que le rapprochement des bourrelets ne permet pas de constater à l'avance, même par un examen attentif, si un commencement de fissure a pris naissance au fond de la rainure, de sorte qu'il est impossible de discerner
Enfin, suivant le prolongement de cette rainure, la soudure pouvait être incomplète, malgré les soins apportés à son exécution, puisque les tôles n'étaient chauffées que .par conductibilité à l'intérieur du réservoir.
et de suivre le développement de l'avarie qui peut amener