Annales des Mines (1893, série 9, volume 3) [Image 311]

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NOTE SUR DEUX ,EXPLOSIONS

DE RÉCIPIENTS SOUDÉS.

mouvement du soufflet produit, dans le cas d'un réservoir à gaz identique à celui qui a fait explosion, sous l'influence

lèvres de la feuille de tôle taillée en biseau avait occa-

d'une pression hydraulique de 11 kilogrammes.

Nous

avons trouvé ainsi une flèche de déformation de 3 milli-

mètres du côté du trou d'homme, et de 21'1,5 du côté opposé. Il est clair que ces déformations doivent entraîner une fatigue considérable dans les plis situés à la jonction

de la virole cylindrique et des calottes sphériques, et sont de nature à favoriser la production et l'extension de fissures dans cette région particulièrement fatiguée. A la suite de l'explosion de Lyon, on a déshabillé une locomotive pareille à celle qui avait sauté le 1 1 janvier 1890. Quand elle a été mise à nu, on a vu sur la surface

extérieure de la tôle une fissure de 96 millimètres de long, à l'angle de raccordement du fond antérieur et du corps cylindrique. Ce commencement de déchirure devait

évidemment être attribué aux causes indiquées plus haut ; il s'était produit manifestement en pleine tôle, c'est-à-dire en dehors de la surface de soudure de la virole et du fond. Si l'on ne s'était pas aperçu de son existence, un second accident serait fatalement survenu à assez brève échéance. L'exposé qui précède doit-il conduire à condamner l'usage des réservoirs soudés et leur exclusion du matériel à acquérir ultérieurement ? Nous ne le pensons pas.

En effet, ce n'est pas l'emploi de la soudure qui est à critiquer. Dans les explosions de Lyon et de Tours, elle n'apparaît pas toujours comme une surface de moindre

résistance, là où elle a été bien faite, puisque,

comme

nous l'avons vu, la déchirure l'abandonne souvent pour se continuer en pleine tôle. Nous rappellerons à ce propos que les quatre éprouvettes que M. Dougados a fait découper

à cheval sur la génératrice de soudure du récipient de Lyon n'ont pas cédé dans la partie soudée. A la vérité, cela peut provenir de ce que le recouvrement des deux

dans cette partie, une petite augmentation d'épaisseur qui compensait la diminution de résistance du métal ; mais on ne saurait, dans de pareilles conditions, proscrire l'emploi des réservoirs soudés. Ce qu'il importe d'éviter, c'est que le soudage donne naissance, par la façon dont il est fait et par la position que la soudure occupe, à une sorte de défaut coïncidant précisément avec la zone la plus fatiguée. C'est en cela que les récipients qui ont fait explosion à Lyon et à Tours étaient sionné,

imparfaits. Pour obvier à cet inconvénient, on a entrepris de souder les fonds à la virole en arrière des plis raccordant les calottes sphériques à la paroi cylindrique, et suivant des sections transversales de cette paroi. MM. Bonnet, Spazin et C', constructeurs à Lyon, ont même imaginé un système de tas à souder qui permet de réaliser cette disposition dans le cas de réservoirs ayant un trou d'homme placé d'une manière quelconque sur un

des fonds. Ces fonds deviennent ainsi de véritables fonds de chaudières, présentant au raccordement des deux surfaces le congé nécessaire à une bonne flexibilité.

Tel est le remède à adopter pour l'avenir. Quant aux réservoirs du mode de construction ci-dessus décrit qui sont actuellement en usage, il convient de les consolider. Pour cela, on peut avoir recours à des procédés divers. La Compagnie lyonnaise des tramways et chemins de fer et l'Administration des chemins de fer de l'État ont pris,

dans cet ordre d'idées, les mesures nécessaires pour éviter de nouveaux accidents. En résumé, les explosions de Lyon et de Tours ont certainement été la conséquence d'un vice de construction commun ayant consisté, non pas dans l'emploi du procédé par soudage pour relier les fonds des récipients à leurs parois cylindriques, mais dans le mauvais choix de l'emplacement des soudures et dans leur mode d'exécution.