Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 77]

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TARIFS. - FORMULE D'EXPLOITATION. 148

CHEMINS DE FER D'INTÉRÊT LOCAL.

mais il produit des effets aussi incontestables. Par suite des transports qu'ils provoquent, les embranchements apportent de nouvelles marchandises sur les marchés de consommation, ils augmentent l'offre et, par suite, provoquent des abaissements de prix qui finalement déterminent une augmentation de la consommation. Pour qu'on consomme plus, il faut, de toute nécessité, que l'augmentation de production dans les régions qui viennent d'acquérir de nouveaux débouchés , l'emporte

sur le ralentissement d'activité de celles qui avaient

auparavant le monopole de l'approvisionnement des.marchés envahis. Il y a donc forcément une augmentation définitive de la production des marchandises que transportent des embranchements quelconques. Or, toute production a des répercussions sans nombre. S'il s'agit d'un produit fini, par exemple, d'une machine agricole dont le chemin de fer a provoqué l'achat et la fabrication, qui .ne voit combien de capitaux et d'ouvriers ont concouru à la produire, depuis les mineurs qui extraient la houille et les minerais nécessaires pour donner le fer des axes , le bronze des coussinets et le minium de la peinture, jusqu'aux ajusteurs qui terminent la machine?

S'ils ont plus de travail, ils ont plus de bénéfices. 52. Effets des déplacements des capitaux et de la main-

d'oeuvre. - M. Colson fera peut-être une objection contenue en germe dans un passage de son étude 'que nous

reconnaît que les embranchements augmentent la consommation et, par suite, la production des marchandises qu'ils transportent ; mais, dit-il, tout cela « n'est que déplacement de avons cité. Sans aucun doute

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ne modifiassent pas la proportion de l'offre et de la demande pour la main-d'uvre et pour le capital, c'està-dire que l'augmentation de consommation de certains produits fût compensée par d'égales diminutions pour d'autres, ce qui nous semble impossible à soutenir. Nous avons vu, en effet, que pour toute marchandise que transporte un nouvel embranchement, il y a augmentation définitive de consommation, et il n'est guère de matières qui échappent aux transports par chemins de fer. Assurément il y a certains produits que les facilités d'échange

font remplacer par d'autres, mais si le consommateur modifie ses habitudes c'est qu'il y trouve un avantage définitif au point de vue de la dépense ou d'une satisfaction plus complète de ses besoins. En insistant sur ce point, nous démontrerions une chose

et il est universellement reconnu qu'après balance des gains et des pertes, les chemins de fer de toute catégorie contribuent à provoquer une augmentation définitive de la production humaine et, par suite, de la demande de main-d'uvre et de capitaux. Comme personne ne conteste qu'en augmentant la demande, on augmente la rémunération du service demandé, on doit conclure de ce qui précède que toute évidente ,

ouverture d'un nouvel embranchement a pour effet d'augmenter les salaires et le revenu du capital sur tous les points du globe où l'on coopère, d'une manière quelconque, à la production médiate ou immédiate des marchandises qu'il transporte.

il

capitaux et de main-d'oeuvre, et ce déplacement s'opère dans des conditions de rémunération ne différant pas très notablement des conditions antérieures ». Pour qu'il en fût ainsi, il faudrait que ces déplacements

53. Les chemins de fer créent de la richesse. remarquera que, dans la démonstration que nous venons de donner de la réalité des avantages indirects produits par tout transport, nous avons provisoirement admis, avec M. Colson, que les chemins de fer déplacent sim-

plement les capitaux et la main-d'uvre, mais c'est là