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CHEMINS DE FER D'INTÉRET LOCAL.
une hypothèse inexacte, et nous allons voir combien, en la rectifiant, on ajoute de force à nos conclusions.
Chacun sait qu'il y a actuellement, en Europe, une énorme quantité de main-d'oeuvre disponible. Non seule-
ment un grand nombre de patrons sont contraints d'imposer aux ouvriers qu'ils emploient, une limite de travail, mais, à chaque pas, dans les villes et les campagnes, on rencontre des hommes qui désirent travailler et qui ne trouvent pas d'emploi. Pour s'excuser de leur refuser des secours, on prétend parfois que s'ils ne travaillent pas, c'est qu'ils ne le veulent point. Il est vrai que tout bon ouvrier qui veut énergiquement travailler à un prix quelconque, finit par y réussir; mais il est non moins vrai que si tous les inemployés prenaient à la fois cette résolution, il n'y en aurait qu'un bien petit nombre qui trouveraient du travail. Depuis qu'on a terminé les grandes lignes de chemins de fer et la transformation des usines que l'emploi de la vapeur a nécessitée, il y a rupture d'équilibre entre la production et la consommation, et on constate, d'une part, pour la main-d'oeuvre, l'insuffisance de travail que nous venons d'indiquer ; d'autre part, pour les capitaux que l'économie accumule sans cesse, une difficulté d'emploi qui produit leur exode partiel et l'avilissement du revenu de ceux qui restent en France. Si une cause quelconque venait à augmenter la consommation, c'est-à-dire la demande des produits de tout genre , cette situation fâcheuse serait profondément modifiée. Une plus grande fraction de la main-d'oeuvre trouverait un emploi, des machines humaines qui actuellement s'usent et dépensent sans effet utile, concourraient à la production nationale et une somme considérable de
travail et, par suite, d'utilité serait ainsi faite de rien, c'est-à-dire créée, au vrai sens du mot. A quelle somme peut-on estimer la valeur de l'accroissement de travail que la population de la France pourrait
TARIFS. - FORMULE D'EXPLOITATION.
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fournir, ou, si l'on veut s'en tenir à des faits concrets, quelle est la différence de valeur du travail que produisent les Francais dans les époques de crise et dans celles de prospérité ? Nous ne chercherons pas à l'apprécier,
mais nous croyons que ce n'est pas par millions, mais par centaines de millions , et sans doute par milliards qu'il faut la chiffrer. Il va de soi que l'augmentation de la consommation produirait des effets de création analogues, en ce qui concerne les capitaux. Rallumer des hauts fourneaux, remettre en mouvement des machines inoccupées qui se détérioraient sans produire, c'est créer une utilité égale à l'excès de la valeur de leur production sur l'augmentation de dépenses qu'elle entraîne. Retenir en France des capitaux qui iraient s'employer au loin, ce n'est plus créer, il est vrai, mais c'est conserver au pays les avantages indirects que produit leur emploi, en sus du revenu que touchent leurs propriétaires. Ce n'est point tout encore. On sait que, tout en subissant d'autres influences, l'accroissement de la population est intimement lié à la prospérité du pays. Si l'ouvrier et même le bourgeois savent que tout enfant qui leur naîtra,
trouvera sa place dans la ruche humaine et deviendra pour lui, au sortir de l'enfance, une richesse au lieu d'être une charge, il y aura augmentation des naissances, et, par suite, accroissement de valeur du capital par excellence, du capital humain. Ainsi donc l'augmentation de la consommation et de production, résultant de l'exploitation de tout chemin de fer assure une meilleure rémunération aux capitaux et à la main-d'oeuvre déjà employés, fait produire du travail et, par conséquent, de l'utilité aux capitaux et à la maind'oeuvre inoccupés et provoque l'accroissement du capital humain.
54. D'où vient la richesse ainsi créée?
Il est naturel