Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 206]

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PROCÉDÉS D'ESSAI

APPENDICE I.

SUR LA DÉTERMINATION DE LA DENSITÉ DES CIMENTS.

On peut employer pour déterminer la densité des ciments les procédés usités en physique pour la détermination de la densité des corps pulvérulents. Pour de semblables corps , il y a une difficulté particulière résultant de l'emprisonnement de bulles d'air entre les grains. Les moyens de tourner cette difficulté sont au nombre de deux : on peut chasser l'air par l'ébullition, par le vide, ce qui complique et allonge les opérations, ou plus simplement employer au lieu d'eau un liquide qui mouille plus facilement les poudres; on se sert habituellement de benzine. L'essence minérale, c'est-à-dire la portion la plus volatile du pétrole, qui bout entre 80 et 900, peut être employée aussi avantageusement; c'est un produit moins coûteux et plus facile à se procurer. Pour chasser complètement les bulles d'air, il faut non pas verser l'essence minérale sur la poudre, mais inversement jeter petit à petit la poudre dans le liquide en s'arrangeant pour qu'elle ait au moins une hauteur de liquide de 4 décimètre à traverser avant de s'arrêter au fond. Un procédé opératoire très simple consiste à déterminer le poids de ciment qui, introduit dans un vase contenant de l'essence minérale en quantité convenable , fait élever le niveau du liquide exactement d'un volume donné, soit 20 centimètres cubes. Des précautions particulières doivent être prises pour éviter tout changement de température, toute évaporation qui ferait varier le volume du liquide. L'appareil que nous avons établi dans ce but, M. Candlot et moi, est une fiole en verre présentant à la partie inférieure une capacité de 100 centimètres cubes où se réunira le ciment; audessus un tube de 1 décimètre de long et 1 centimètre de diamètre à travers lequel le ciment tombera en chute libre dans le liquide en abandonnant son air ; puis un petit renflement de 20 centimètres cubes de capacité, exactement- repéré avec deux traits enfin un second tube de 5 centimètres de longueur et 1 centimètre de largeur gradué en dixièmes de centimètre cube. Un entonnoir à queue aussi large que possible est posé sur l'appareil

DES MATÉRIAUX HYDRAULIQUES.

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précédent et descend à 5 millimètres du trai t supérieur. Il sert à introduire la poudre du ciment en l'empêchant de toucher les parois. Tout l'appareil est immergé dans un vase plein d'eau pour maintenir sa température invariable.

Pour faire une expérience, on introduit de l'essence jusqu'à ce que le ménisque affleure au trait inférieur à la boule; puis on introduit du ciment par l'entonnoir

de faon à faire remonter le niveau du liquide à une division de la gra-

duation supérieure. Le poids de ciment est déterminé soit par une pesée directe, soit par l'augmentation du poids de l'appareil. Pour constater plus nettement le moment on le liquide affleure les traits de repère, il est utile de placer derrière le tube une feuille de

papier blanc bien éclairée sur laquelle est tracée une bande noire horizontale. La ligne de démarcation est placée au niveau du ménisque. On arrive ainsi, suivant le soin que l'on apporte aux opérations, à obtenir une précision dans.

les mesures variant du 17100 au 1/500. Il est bon, une fois l'opération terminée, de s'assurer qu'il n'est pas resté de bulles d'air emprisonnées dans le ciment; pour cela on incline l'appareil à 45° et on le fait tourner entre les doigts, les bulles d'air se dégagent et vien-

nent se réunir au point le plus haut de la capacité inférieure, oit l'on peut juger de leur importance et voir s'il y a lieu de recommencer l'opération. Pour enlever le ciment de l'appareil, on le ferme avec le pouce et on le retourne dans un vase plus grand plein d'essence de pétrole; quelques secousses font tomber le ciment dans ce vase