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SUR UN GISEMENT DE PHOSPHATES
Quelle est la nature et l'origine de ces phosphates dont nous n'avons pu retrouver d'autres gisements dans les terrains des Causses, sur plusieurs lieues, à l'extérieur des grottes? Telle a été pour moi l'origine d'un long travail commencé depuis dix ans, et que je vais résumer. Il éclairera, je l'espère, d'un jour nouveau non seulement la question, encore bien controversée en bien des points, de l'origine et du mécanisme de la formation des phosphorites, mais aussi celle des rapports de ces roches précieuses avec les guanos, et les nitres naturels euxmêmes qui, sur des centaines de lieues, forment le sol et le sous-sol des déserts arides du Chili et de l'Inde. Mais avant d'aborder l'étude du mécanisme chimique assez délicat qui a donné lieu à ces formations, et plus particulièrement aux phosphorites, concrétionnées ou sableuses, il importe que nous examinions en détail la nature des matériaux de remplissage de la grotte et que nous décrivions les diverses espèces phosphatées nouvelles ou très rares que nous y avons rencontrées. Ces constatations bien établies, l'explication des faits observés s'ensuivra plus facilement (") -
- MATÉRIAUX SUPERFICIELS DE REMPLISSAGE DE LA GROTTE.
Les matériaux superficiels de remplissage de la grotte sont formés, jusqu'à une profondeur variant de Onl,10 à continue à traverser la couche concrétion née de phosphates. Mais. nous ne donnons ici que le cubage connu, en le calculant comme si les phosphates s'arrêtaient partout oit l'on a arrêté à cette heure le forage des puits. (*) Dans les nombreuses grottes de la région, dans celles de Bize (11érault) et dans plusieurs cavernes des Pyrénées, les mêmes.
phénomènes, auxquels sont dus les dépôts de ces phosphates azotés, se sont également produits. Mais c'est dans l'immense
DE CHAUX ET D'ALUMINE.
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O'n,50, d'une terre phosphatée, titrant, suivant les points,
de 2 à 18 p. '100 d'acide phosphorique anhydre P' 0'. C'est un mélange de calcaire concrétionné, de sable, d'argile (*) qui, en certains points, devient prépondérante,
de phosphate de chaux, et comme on va le voir de phosphate d'alumine. De ces terres, et jusqu'à une profondeur de 2 à 3 mètres et plus, on extrait de nombreux ossements fossiles, généralement intacts, mais très friables, où dominent surtout les restes de l'ours des cavernes (V. la note dela p. 9). Certaines galeries sont de vrais ossuaires. Après avoir été séchés à l'air, ces os contiennent encore 9 à 10 p. 100 d'eau et de 5 à 7 p. '100 d'une matière azotée, soluble en jaune dans les alcalis, se dissolvant dans l'eau et partiellement dans l'alcool après acidulafion. mais que je n'ai pu, par aucun moyen, parvenir à
séparer complètement du phosphate de chaux. Cette matière azotée organique constitue une modification de l'osséine, autrefois étudiée par M. Scheurer-Kestner. Comme exemple de la composition de ces os antiques,
voici l'analyse complète d'une vertèbre dorsale d'ours des cavernes que j'avais longtemps laissée sécher à l'air après son extraction 8,78 5,24 2,16 2,26 0,28
Eau perdue jusqu'à 1700 Matière organique azotée Silice et sable (matériaux accidentels) Acide carbonique (CO') Acide sulfurique (S0').
A reporter.
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grotte de Minerve que nous avons plus particulièrement établi les
faits qui nous ont conduit aux remarques et théories que nous développons dans ce Mémoire.
(*) Les concrétions calcaires, l'argile et .une partie des sables paraissent avoir été amenés par les eaux à travers les fissures rocheuses des parois de la grotte. L'argile est bleuâtre et contient environ 4/2 p. 100 d'acide phosphorique et de l'alumine hydratée. On en trouvera l'analyse ci-après, p. 46.