Annales des Mines (1894, série 9, volume 5) [Image 22]

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DE CHAUX ET D'ALUMINE.

sun UN GISEMENT DE PHOSPHATES

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matières sous ses trois états : l'acide phosphorique préexistant a été dosé directement ; le phosphore conjugué l'a été après ébullition des matières avec les acides

étendus ; le phosphore organique, après oxydation totale de la matière par calcination avec le nitre et la chaux en

excès. Le tableau suivant donne, pour la chair musculaire et la farine de blé, les quantités par 1000 grammes d'acide phosphorique préexistant, conjugué, ou provenant de l'oxydation du phosphore organique qui existait dans l'extrait alcoolique (alcool à 70°) de ces substances. Les nombres suivants doivent être considérés comme des minima Extrait alcoolique de 1000 parties

1000 parties

de viande de boeuf.

d'extrait de viande,

1000 parties de farine de froment.

0,079

1,05

0,00

0,311

4,15

0,00

1,149

15,27

P'05 préexistant à l'état libre oc salin

FO' du phosphore conjugué (lécithines, n ucléi n es, pro tag o n , etc.

1,20' provenant de l'oxydation du

phosphore organique indéterminé

.

0,659

Ainsi, en dehors de l'acide phosphorique préexistant à l'état de phosphates dans nos tissus, chaque kilogramme de viande de boeuf contient à l'état conjugué ou organique assez de phosphore pour donner, s'il est complètement transformé en acide phosphorique , 1g",5 d'anhydride phosphorique répondant à 3,',27 de phosphate de chaux. Les tissus, d'un boeuf entier ainsi transformés produiraient donc au moins 1200 grammes de phosphate tribasique provenant uniquement de son phosphore organique. Il nous restait à rechercher expérimentalement sous quelle influence le phosphore organique se transforme en acide phosphorique, lorsque, dans la seconde phase de la putréfaction des matières azotées organiques, ce phos-

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phore disparaît. Ce phénomène doit être attribué à l'action des ferments oxydants et particulièrement, pensionsnous d'abord, au ferment nitrificateur. Pour nous renseigner à cet égard, nous avons fait les expériences suivantes. On a placé dans six grands matras de 5 litres de capacité

chacun, du sable grossier lavé aux acides et mélangé de 10 p. 100 environ de calcaire et l'on a stérilisé le tout à l'étuve à 150°. Le sable a été alors arrosé avec de l'eau stérile de façon à le rendre simplement humide, puis additionné dans chacune des fioles d'un poids connu d'extraits alcooliques desséchés A et B d'urine humaine ; C et D d'extrait de viande ;E et F d'extrait de farine de froment. On a enfin ensemencé tous ces matras avec 1 centimètre cube d'une culture de ferment nitrique pur, préparé par M. Muntz (*), et l'on a placé le tout dans l'obscurité; les matras étaient fermés seulement par un large bouchon d'ouate stérilisée et agités de temps en temps. Au bout de trois mois, on a extrait ces cultures par l'eau faiblement acidulée (mélange de 100 grammes acide nitrique, 30 grammes acide sulfurique et 200 grammes d'eau), on a saturé les liqueurs filtrées par de l'ammoniaque concentrée, repris par un peu d'acide nitrique et précipité les liqueurs filtrées ainsi obtenues par le mélange nitromagnésien. On a dosé l'acide phosphorique dans-le précipité formé. Voici les résultats obtenus P205 P205 total préexistant, après oxydation.

et 13. Extrait urinaire . 'C et D. Extrait de viande. E et F. Extrait de farine.

.

.

.

.

. .

0,0007 0,0262 0,0000

0,0005 0,0248 0,008

P205 formé par oxydation.

0,000 0,000 0,008

Il suit de là qu'une portion généralement minime et quelquefois nulle du phosphore organique de nos extraits (*) Le centimètre cube contenait e,00l. de PO41i2H cristallisé, qu'on a déduit clans les résultats indiqués au tableau.