Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
38
ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES
On peut, avec ces animaux, faire face au transport de tonnages importants, dans les endroits où les indigènes en possèdent des troupeaux suffisants, mais il est au contraire difficile et coûteux de dépasser le tonnage maximum correspondant aux moyens locaux de subsistance de ces animaux. La Compagnie Crokston exploite en ce moment sur le pied de 200 tonnes par jour. C'est la société qui a été la première à s'installer et elle a atteint, la première aussi, la période d'exploitation normale. Le gisement qu'elle exploite assure sa production pour de longues années. Compagnie Jacobsen. - La Compagnie Jacobsen (The Constantine Phosphate Company) exploite la partie des gisements de Tebessa qui forme la continuation du pla-
teau du Dyr, et la nature des phosphates est la même que celle de l'exploitation Crokston. La différence consiste d'abord dans une plus grande puissance des couches, qui atteint jusqu'à 6 mètres, et ensuite dans la disparition, sur une partie de la surface en exploitation, du manteau de calcaire nummulitique qui recouvrait les couches, de sorte qu'une partie du phosphate peut s'exploiter à ciel ouvert. Cet avantage est, il est vrai, compensé par la redevance élevée que cette affaire doit payer aux propriétaires primitifs, car la Compagnie n'a eu ces gisements que de seconde main.
Cette Société a d'ailleurs eu des frais considérables à avancer pour relier ses gisements à la ligne de Tebessa, par un embranchement de chemin de fer de 30 kilomètres de longueur ; mais une fois ces installations terminées, et au plus tard au début de 1895, elle sera en mesure d'exporter une quantité de phosphate au moins égale à celle de la Compagnie Crokston, et ce, dans des conditions très économiques.
ET SUPERPHOSPHATES.
39
L'unique Compagnie française exploitant à Tebessa, dirigée par M. le colonel Corps, avec le concours de la mai-
son Hébré et Girault, de Paris, est beaucoup plus rapprochée des chemins de fer que les deux précédentes, puisqu'elle n'a à construire qu'un embranchement de 6 à 7 kilomètres pour se relier à la ligne de Bône-Guelma. L'ensemble de ces trois affaires sera en mesure de produire, dès 1895, une quantité moyenne de 500 tonnes de
phosphate riche par jour, soit 150.000 tonnes pour la première année d'exploitation régulière du district de Tebessa.
Prix de revient.- On peut estimer comme suit le prix de revient actuel de la tonne de phosphate, pour les exploitations déjà reliées au chemin de fer fr.
Abatage, boisage et roulage Triage et séchage.
3,00 1,00
fr.
,
3,00 4,00
Transport au chemin de fer, suivant la distance. 0,50 à 1,50 Transport à Bône, y compris transbordement à Sonkahras et déchargement à quai. 9,00 9,00
Mise à bord Fret pour les ports de la Méditerranée
0,50 6,00
0,50
Fret pour les autres ports d'Europe . » Amortissement du matériel et frais généraux . 3,00 Frais de vente; escompte, etc. ; 6 p. 100 du prix
9,00 3,00
. ...
-.
de vente
1,80
Total
»
2,00
fr 24,80 à 29,00
ce qui laisse une marge, sur les prix de vente actuels à raison de O,60 0f,62 l'unité, base 60 p. 100, d'environ 8 à 10 francs par tonne, dont il y a lieu de déduire les redevances à payer, ainsi que l'intérêt et l'amortissement du capital d'achat des gisements. Teneur. Limite d'exploitabilité. - Les mêmes chiffres montrent que les phosphates contenant moins de 55 p.100
r,