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ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES
Angleterre. Allemagne. France. Autres pays d'Europe Amérique
800.000 tonnes. 800.000 500.000 200.000 200.000
2.500.000 tonnes.
Tel était le chiffre minimum annuel exigé par l'agricul-
ture en 1891, dans le monde entier. Cette quantité, employée concurremment avec la totalité des fumures naturelles produites dans l'année, laisserait encore un déficit des trois quarts de la quantité d'acide phosphorique enlevée au sol par les récoltes pendant ce même laps de temps d'une année. A ce taux l'épuisement définitif du sol ne serait qu'une affaire d'un petit nombre d'années.
D'autre part, dans une Statistique de M. Lindet. conférence faite par M. Lindet à la Société d'encouragement pour l'Industrie nationale (*), cet agronome distingué, s'occupant spécialement de la statistique de l'acide
phosphorique pour la France, présente des conclusions beaucoup moins inquiétantes, diamétralement opposées même à celles de M. Wyatt. Il a exprimé et soutenu la thèse que la consommation du phosphate de chaux irait, à partir d'une époque difficile à préciser, mais certaine, en diminuant, par suite de l'excès annuel considérable d'acide phosphorique que nos méthodes de fumure laissent dans le sol.
Après une série de calculs, M. Lindet établit comme suit le bilan annuel de l'acide phosphorique en France : Perte annuelle d'acide phosphorique (Différence entre la quantité enlevée au sol par les récoltes et la quantité (*) L. Lindet, Professeur à l'Institut national Agronomique Consommation et perte d'acide phosphorique, Essai de statistique; Journal d'Agriculture pratique, 1893, t. I, p. 805.
ET SUPERPHOSPHATES.
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qui lui fait retour, non compris les additions d'engrais
phosphatés industriels) 10.000 tonnes. M. Lindet admet, on le voit, une récupération presque totale par les fumures naturelles. Quantité d'acide phosphorique représentée par les phosphates consommés sous divers états., par l'agriculture française, pendant le même temps Acide phosphorique dans les scories
dans les phosphates minéraux Excédent de l'acide phosphorique importé sur celui exporté
8.000 tonnes. 106.000
30.000
14.000 tonnes.
d'où un excédent annuel de 130 à 135.000 tonnes dont s'enrichirait chaque année le sol français. A ce taux, nos terres seraient rapidement munies de la quantité d'acide phosphorique que réclament les cultures les plus gourmandes, et les exploitants de phosphate verraient leurs débouchés se fermer. Des différences pareilles d'appréciation tiennent surtout à la différence des points de départ, et ensuite à ce que les coefficients de récupération de l'acide phosphorique, une fois qu'il est entré dans le cycle des consommations, sont fixés, suivant les auteurs, d'une manière tout à fait arbitraire. Ils dépendent de l'analyse d'une série de phénomènes indépendants les uns des autres, qui varient énormément d'un pays à l'autre et dont les résultats sont, par conséquent, très difficiles à apprécier d'une manière même approximative. Pour ne citer qu'un ,exemple bien connu, la question des engrais chimiques ne se pose pas dans la culture chinoise, morcelée à l'excès, nécessitant peu de bétail et dans laquelle les usages permettent une récupération presque intégrale des matières usées. Elle joue, au contraire, un rôle prépondérant dans Tome VII, 1895.
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