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NOTES SUR DES FLAMBÉES DE GAZ SURVENUES
lampe Chesneau, il ne marquait pas plus en couronne qu'à la sole; il marquait plutôt moins en ces points qu'en face du trou de sonde. Lorsque ces constatations eurent été faites, on reprit l'avancement, mais à petite section ; car on était sur le point de percer avec le puits. Les jours suivants, on ne vit plus de gaz inflammable à la lampe ordinaire du moins.
Le percement avec la colonne du puits fut fait le 26 juillet ; le 27 au matin, l'ingénieur des travaux visi-
tait le chantier avec la lampe Chesneau, et y trouvait, 1,2 à 1,5 p. 100 de gaz. Il s'était déjà formé à ce moment une cloche assez importante dans la vase du puits, mais. ou ne put voir ce qui s'y trouvait ; cela aurait pu présenter quelques dangers. Peu de jours après, les 6 à 7 mètres de vase qui recouvraient la recette (le percement était fait à 5m,50 du fond) furent enlevés. Ce travail fut particulièrement pénible, à cause de la mauvaise odeur que dégageait cette vase. presque entièrement composée de matières organiques en putréfaction.
Dès que le puits fut curé, l'air descendit par le puits. Marseille et gagna les travaux de 456 par le travers-bancs en question.
Il y a lieu de remarquer que, dans le chantier où la flambée s'est produite, tout travail à l'avancement avait. été arrêté depuis le 18 juillet (jour du percement aux eaux); que, depuis ce jour, on n'avait travaillé qu'il desrebanchages ; et que, bien que la sole fût recouverte d'eau
en bien des points, personne n'avait signalé de dégagements de gaz par cette sole. L'avancement était en ce moment en cul-de-sac de 4',70; les tuyaux aspiraient. peu; et comme on n'allait à l'avancement qu'a d'assez longs intervalles pour curer le trou, on ne saurait dire. que ce fût le mouvement des -ouvriers qui améliorait, l'aérage du cul-de-sac.
DANS DES QUARTIERS DE MINES NON GRISOUTEUX. 39
II semble difficile d'admettre que, dans ces Conditions,
si les terrains dans lesquels la galerie était creusée avaient dégagé du grisou, on ait pu ne pas s'en apercevoir du 18 au 21 juillet. On doit remarquer, d'autre part, qu'au moment où l'on a mis le feu au gaz inflammable, la lampe était loin de la couronne (01'1,50 ou 0m,60 au moins, étant donnée la longueur du crochet de la lampe). Il n'y a pas eu combustion régulière, comme il s'en produit lorsque le gaz
se dégage lentement du toit et s'y accumule sans se mélanger à l'air ; il y a eu détonation sourde, analogue, ont dit les témoins, à un coup de mine qui travaille, ce qui ferait supposer un brassage préalable. Cette détonation a été entendue par l'entrepreneur et a provoqué une chasse d'air qui s'est propagée jusqu'à lui avec une violence assez grande, bien que la distance fût d'environ 150 mètres. Lorsque l'on est revenu au chantier, au dire des témoins, il n'y avait pas de gaz en couronne, 'mais le trou de sonde en dégageait beaucoup. Il en dégageait encore douze heures plus tard quand le contrôleur des mines visita le chantier. Ces diverses raisons portent à penser que l'on n'a pas eu affaire ici à un dégagement de grisou proprement dit, mais à un dégagement de gaz des marais provenant des débris et de la vase accumulés au fond du puisard du puits Marseille, gaz des marais qui s'est dégagé par le trou de
sonde une fois que l'eau a cessé ou presque cessé . de s'écouler. La quantité de matières organiques qui se trouvait dans le puisard et leur décomposition complète suffisent largement à expliquer cette production de gaz des marais.