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140 CONSOLIDATION DES CARRIÈRES SOUTERRAINES
des moellons posés à sec et disposés par gradins, jusqu'à remplissage parfait. L'étroite cheminée, longeant la pa-
roi de la cloche et par laquelle l'ouvrier doit se retirer, est elle-même remplie de moellons, pour terminer. Dans le second cas, on perce un puits à la surface du sol, en un point très exactement repéré au-dessus de l'invisible cavité. L'ouvrier occupé à ce travail se suspend par une ceinture à .une corde solidement fixée au jour, pour éviter tout accident, lorsqu'il approche du vide souterrain et que le fond de la fouille sonne creux sous son la remplit avec des pic. La cloche une fois atteinte terres apportées à cet effet. On doit les arroser, au fur et
à mesure de leur projection, pour qu'elles se tassent le plus possible, et remplir de même le puits. -
Tels sont les procédés en usage pour consolider les
fontis sous les voies publiques de Paris. Ils suffisent pour empêcher une dépression ultérieure du sol, préjudiciable à la sécurité de la circulation.
Mais lorsque le terrain sous-miné doit recevoir des constructions importantes, nous sommes d'avis de proscrire le remplissage avec des terres, comme un procédé
imparfait, et d'améliorer le système de consolidation, sans avoir égard au surcroît de dépense correspondant. Il convient alors de faire une double opération, si l'on veut obtenir le résultat le meilleur possible. La première consiste à entourer d'un anneau en maçonnerie - le débord du fontis, de façon à soutenir les parties du ciel de la carrière qui avoisinent l'effondrement.
et qui ne sont pas encore trop disloquées. On consolide ainsi le terrain situé au pourtour du fontis, et il en a généralement besoin. Le remplissage du fontis constitue la seconde opératien.
Si l'on opère par-dessus , on se contente parfois de verser par le puits du béton serai-liquide sur les éboulis,
SOUS LE CHEMIN DE FER DE SCEAUX DANS PARIS. 141
de façon à remplir leurs interstices et à les convertir en un bloc adhérent aux parois de la cloche ; ensuite on remplit la calotte de la cloche et le puits lui-même avec du béton ordinaire. Toutefois, dans le cas où une maçonnerie doit être établie précisément au-dessus de la cloche, il est préférable de descendre le puits, en le blindant convenablement au travers des éboulis, jusqu'au sol même de la carrière et de le remplir entièrement de béton, de façon à. constituer une colonne de soutènement. S'il est possible d'opérer par dessous, c'est le pro-
cédé le plus rapide et le meilleur
on obtient une
consolidation parfaite en vidant la cloche entièrement, ce que l'anneau de maçonnerie préalablement construit
sur son pourtour permet seul de faire sans trop de danger, et en la remplissant de maçonnerie hourdée en mortier hydraulique.
Nous avons introduit la première opération dans la pratique en 1873; auparavant le remplissage avec des moellons posés à sec ou avec des terres jetées par puits, était seul usité. Dans un terrain sec et compact, une cloche circonscrite à sa base par des murs en maçonnerie conserve indéfiniment son équilibre ; elle ne peut prendre aucune extension latérale et sa hauteur n'augmente pas (*).
Enfin, quand on se trouve en présence d'un fontis venu à (*) Les visiteurs des Catacombes de Paris suivent, en se dirigeant vers l'escalier de sortie, situé rue Dareau, une large galerie que nous avons exécutée en 1874 et où nous avons laissé visibles deux vastes cloches, complètement vidées, ayant respectivement Il mètres et 11m,30 de hauteur totale. Nous les avons d'abord entourées d'épaisses maçonneries à leur pourtour sous le ciel de
carrière; puis nous avons garni les parois, préalablement nettoyées, d'une simple couche de ciment, de 3 à 4 centimètres d'épaisseur, pour éviter la chute d'une parcelle solide quelconque sur la tête des promeneurs. Un arceau très léger complète la consolidation de la plus grande de ces cloches, dont l'aspect est aussi saisissant qu'instructif. Tome VIII, 1895..
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