Annales des Mines (1895, série 9, volume 8) [Image 75]

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144 CONSOLIDATION DES CARRIÈRES SOUTERRAINES

SOUS LE CHEMIN DE FER DE SCEAUX DANS PARIS. 145

Une fraction importante des terres provenant des fouillés, au lieu d'être montée à la surface, a été transportée, par la voie Decauville, sous la gare Denfert.

toutes mains-d'oeuvre complémentaires pour dépôt pro-

subsistant dans les deux étages d'une ancienne carrière, exploitée par la méthode des piliers tournés, qui s'étend sous cette gare ; et l'on a complété ainsi, à, peu de frais, les consolidations par piliers maçonnés

seau, les reprises en sous-oeuvre, les échafaudages, engins de toute sorte et tous frais et faux frais, y compris l'éclairage.

visoire des matériaux, leur reprise et transport à la

On s'en est servi pour remblayer des vides très étendus

surface, quelles que soient les difficultés d'accès et quel que soit le mode de transport, tombereau, brouette ou.

déjà faites à diverses époques sous cet emplacement.

Le cube des maçonneries a formé un total de 7.636 mètres, dont 6.844 mètres cubes en meulière et

Maçonneries, consolidations accessoires, dépenses.

Les maçonneries ont été exécutées généralement en meulières provenant des carrières de la vallée de l'Yvette, transportées par voie ferrée à la gare Denfert. Le mortier était composé de 350 kilogrammes de chaux hydraulique en poudre par mètre cube de sable.

On n'a employé des moellons à cet usage que d'une façon accessoire, et seulement pour utiliser ceux que fournissaient les fouilles, principalement la démolition de hagues et de piliers à bras. La maçonnerie de meulières est presque aussi économique que celle de moellons fournis. Elle a l'avantage de présenter une résistance à l'écrasement bien supérieure. En outre, la meulière se prête beaucoup mieux que le moellon au calage des piliers sous le ciel de carrière, calage qui doit toujours être pratiqué aussi exactement que possible.

Le prix du mètre cube de maçonnerie a été de 21 francs, en tenant compte du rabais consenti par les adjudicataires. Conformément à une clause insérée dans la série spéciale, ce prix comprend toutes les sujétions résultant de l'exécution des maçonneries en souterrain, par petites parties, des difficultés d'accès, de la hauteur réduite des galeries,

de l'embarras des étais, de la présence de l'eau, de la difficulté d'approvisionnement des matériaux et aussi

792 en moellons non fournis. La consolidation de la carrière inférieure a nécessité 1.306 mètres cubes de maçonnerie, compris dans le total précédent. Ce cube important s'applique aux consolidations exécutées sous, l'emprise du chemin de fer et aussi dans son voisinage. La Compagnie d'Orléans n'a pas hésité, en effet, à prendre à sa charge l'exécution sous les voies publiques de piliers complémentaires destinés à combattre tout ébranlement du sol pouvant résulter de la circulation des trains. C'est ainsi que 24 piliers de 3 mètres de longueur en moyenne et de 1 mètre d'épaisseur ont été exécutés devant la façade des maisons n" 107 à 119 du boulevard Saint-Michel. Un mur de soutènement a été construit sur 35 mètres de longueur au débord du grand affaissement qui s'est produit en 1880 devant le n° 81, à la suite - de la rupture d'un égout dont les eaux s'étaient déversées dans le sous-sol pendant un violent orage. Sous le terreplein de l'Observatoire, on a construit de même, en dehors du tracé, une quinzaine de piliers de 1 mètre à 1m,40 d'épaisseur et d'une longueur de 5 mètres en moyenne, sans compter un mur longeant un affaissement sur 23 mètres de longueur. Les chiffres donnés ne comprennent pas la consolidation du sous-sol d'une usine d'électricité qui a été construite dans les dépendances de la gare Denfert.