Annales des Mines (1895, série 9, volume 8) [Image 293]

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ÉTUDE SUR LES ACIERS

de texture sont les mieux caractérisés et les plus faciles à reconnaître. Le corroyage ne modifie pas sensiblement la charge de rupture et la limite élastique ; mais il a une influence très marquée sur l'allongement et surtout sur la striction, qui se produisent d'une manière plus régulière d'une barrette à l'autre et prennent des valeurs beaucoup plus élevées. C'est ainsi qu'on obtient Pour le *métal mi- Allongement 24 à 25 p. 100 au lieu de 13 il 16

dur non trempé Striction . . 70k 80 p.100 au lieu de 14 k24 Pour le métal mi- Ç Allongement 17 à 18 p. 100 .au lieu de 7 à 11 dur trempé. . Striction . . 141 à 163 p. 100 au lieu de 22 à, 70

Avec l'acier doux, les résultats sont du même ordre. Quoi qu'il en soit, la double trempe est nécessaire, si l'on veut obtenir un métal donnant toute sécurité sous le rapport de la fragilité. Elle est s-urtout indispensable pour les pièces de machines d'une certaine importance, dont le corroyage est toujours imparfait et dont l'homogénéité, après forgeage, laisse beaucoup à désirer. Les pièces de cette nature, les arbres en particulier,

sont d'une fragilité extrême, avant trempe, fragilité qui _explique suffisamment les fréquentes ruptures d'arbres de machines de transports ou de paquebots ; elle explique aussi pourquoi certaines compagnies (les Chargeurs réunis) ont voulu abandonner les arbres en acier et les remplacer par des arbres en fer qui ne cassent pas brusquement comme les premiers. La double trempe, en supprimant cette fragilité, donne une complète sécurité. Son influence est moins énergique sur les gros échan-

tillons que sur les petits, ce qui s'explique facilement par les différences des vitesses de refroidissement; mais cette influence reste toujours considérable et l'augmen-

PROPRES A LA. CONSTRUCTION DES MACHINES. 581

tation de limite élastique ne descend guère au-dessous des 50 p. 100 de sa valeur initiale. La résistance au choc devient, dans tous les cas, supérieure à

Aciers laminés. - Le laminage n'assure pas au métal une homogénéité comparable à celle du forgeage. Ces aciers sont en général très cassants ; après trempe, ils bénéficient, comme le métal forgé, d'une augmentation notable de résistance au choc et de limite élastique. Aciers.moulés. -Leur fragilité est plus grande encore que celle des aciers laminés et la trempe offre les mêmes avantages Augmentation de limite élastique, Diminution de la fragilité. La fragilité de l'acier moulé à l'état naturel n'offre pas d'inconvénients majeurs, étant données les applications usuelles de ce métal; mais la nécessité de le tremper ne

devra pas être perdue de vue, si on veut étendre les applications de ce métal et l'employer concurremment avec les aciers forgés, ce qui n'a rien d'improbable , étant donnés les progrès constants réalisés dans sa fabrication. Il est bien entendu qu'il y aurait aussi tout avantage à tremper les pièces moulées dont l'emploi est déjà courant aujourd'hui, sous réserve des aléas que l'opération peut présenter pour des moulages compliqués. L'établissement d'Indret est d'ailleurs entré dans cette voie. IX. - ÉLÉMENTS CARACTÉRISTIQUES DE LA. VALEUR PRATIQUE D'UN ACIER POUR PIÈCES DE MACHINES.

La limite élastique, La résistance au choc,

La raideur